Avec Dougle Negative de Low, For Ever de Jungle et Fleurs du Mal de Frànçois Atlas, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 14 septembre.
Low – Double Negative ( Sub Pop Records)
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Un disque radical, que chaque individu s’appropriera souverainement. Si Netflix commande à un créateur contemporain une série sur les morts en Méditerranée, sur le retour de la peste brune, sur la généralisation du contrôle numérique des sociétés, ou sur la menace atomique du XXIe siècle, Low lui aura déjà donné son titre et sa bande originale. – Lire le débat sur Double Negative dans notre numéro 211.
Jungle – For Ever (XL Recordings)
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Avec For Ever, Jungle emprunte autant à la musique noire américaine qu’au classique de Debussy, au minimalisme de Steve Reich, au jazz de Kamasi Washington, à l’électro de Air ou au hip-hop de Kendrick Lamar. Enrichi de cordes, ce deuxième album sonne déjà comme un classique.
Coming Soon – Sentimental Jukebox (Kidderminster)
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La maîtrise démontrée dans ce cinquième album permet de confirmer le statut des Français de Coming Soon comme une nouvelle référence de la pop de ces dernières années.
The Holydrug Couple – Hyper Super Mega (Sacred Bones – Differ-Ant)
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Portée par des guitares saturées rayonnantes, la pop touche parfois au rock, sans jamais s’appesantir. The Holydrug Couple réussit, pour ses dix ans d’existence, à rester authentique sans chercher à en faire trop, ou trop peu. Hyper Super Mega beau.
Sleaford Mods – Sleaford Mods EP (Rough Trade)
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Enregistré au printemps 2018 à Nottingham, ce quatrième EP (5-titres) baptisé Sleaford Mods, ne fait pas de pas en arrière. Les lignes de basse et la boîte à rythmes d’Andrew Fearn restent invariablement punk, mais l’electronica s’en affranchit pour toucher à la pop.
Fenster – The Room (Altin Village & Mine)
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En choisissant d’enregistrer son quatrième disque dans les conditions du direct dans une même pièce, Fenster change son fusil d’épaule, sans déstabiliser ses admirateurs, puisque le bien nommé The Room réserve toujours son lot de (magnifiques) morceaux à tiroirs, culminants sur un Two Doors final impérial.
Odetta Hartman – Old Rockhounds Never Die (Memphis Industries)
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Odetta Hartman multiplie les registres comme les références, les contradictions comme les erreurs, les esquisses comme les morceaux incroyablement pensés et aboutis. Jusqu’à ce Misery bluffant : on n’a jamais chanté / joué le folk comme cela. Pas sûr qu’on puisse le refaire de sitôt.
The Goon Sax – We’re not Talking (Wichita Recordings / Pias)
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Guitares claires, minimalisme «in your face», mélodies entêtantes et colère douce, ces juvéniles incertitudes rappellent les grandes heures des voisins néo-zélandais du label Flying Nun (The Clean, The Chills), soit l’abrasif mariage de la fougue (électricité), de la tristesse (mélodies) et de l’insularité.
Frànçois Atlas – Fleurs du Mal (Silène)
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Evadé de ses Atlas Mountains, Frànçois Marry nous revient pour un projet ambitieux et ô combien périlleux : mettre Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire en musique. Il surprend encore par son interprétation intuitive, sa façon de brouiller les pistes et d’expérimenter. – Lire le récit du projet dans notre numéro 211.
Elisapie – The Ballad of the Runaway Girl (Yotanka)
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Élisapie raconte — le plus souvent dans sa langue, l’inuktitut — la place de la femme là-haut (Arnaq, «Femme»), son statut d’enfant donné (pratique inuit répandue) dans Una ou fait l’éloge de la nature sauvage (Call of the Mooses). Plus captivant encore : la voix chaude d’Élisapie, le banjo, tambours et chant choral objiwe montrent qu’il n’y a jamais vraiment de silence dans les grands espaces, ni réelle hostilité.
Marc Melia – Echoes of Prophet (Les disques du festival permanent / Koridor)
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Compositeur impressionniste, pourvoyeur d’une musique onirique, Marc Melia, musicien espagnol exporté à Bruxelles, défend toujours sans compromis une certaine idée de la pop de demain entre futurisme et minimalisme.
Jeanne Added – Radiate (Naïve / Believe)
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Sur Radiate, la voix de Jeanne added évolue en même temps que son style. La violence froide et dense des débuts laisse place à plus de douceur et de variation pour plus de frissons. Une nouvelle mue sans fausse note.