Avec Re :member, l’Islandais Ólafur Arnalds s’éloigne de sa zone de confort pour infuser son art de son expérience techno.
Difficile de distinguer le bon grain de l’ivraie parmi tous les artistes qui constituent l’offre pléthorique du néoclassique. L’Islandais Ólafur Arnalds vieillit comme du bon vin avec ce quatrième album. Sans doute a-t-il accepté de remettre une part de risque dans ce qui commençait à ressembler à une recette, retenant quelques leçons de son projet techno minimale Kiasmos avec Janus Rasmussen. L’omniprésence du beat offre quelques nouvelles pistes proches du Maritime (2005) de Minotaur Shock (Re :member, Inconsist, Undir). On retrouve dans ses morceaux les plus dénudés au piano cette déstructuration de l’espace et du temps, ces notes liquides comme en apesanteur (They sink). La musique d’Ólafur Arnalds conserve tout le corps d’une liqueur puissante.
Grégory Bodenes