(Gonzaï Records & Clapping Music)
L’adéquation entre le fond et la forme, voilà ce qui fait de Stéphane Bellity, alias Ricky Hollywood, l’un des plus précieux représentants de la nouvelle pop synthétique d’ici. Finalement rattrapé par un milieu trop longtemps sourd à ses audaces, dont les confrères de Gonzaï qui font paraître en digital ce best of imaginaire au titre ironiquement réaliste (Clapping Music se chargeant de l’édition cassette), il pourra désormais s’atteler à la grande œuvre de ses rêves sans rencontrer d’autre obstacle que ses propres névroses – sans lesquelles, bien sûr, sa musique ne serait pas si foutrement originale.
Pour l’heure, Mes Meilleurs Succès D’Estime 2002-2010 se présente comme une indispensable leçon de rattrapage où les termes de l’équation Ricky Hollywood sont exposés. “Viens voir ma chambre/Elle n’est pas assez grande/Pourtant j’y fais beaucoup de choses”, entonne-t-il sur l’introductif et atmosphérique Chambre De Musique, replaçant le point de départ de son odyssée dans le douillet inconfort d’une solitude autant subie que voulue.
Fan de hip hop à l’adolescence, il fait ses gammes en samplant tous azimuts, découvrant peu à peu les possibilités de la musique d’ordinateur qui, paradoxe ou non, l’entraîneront sur la voie d’une pop ultra mélodique et obsessionnellement arrangée.
En osmose avec ses choix stylistiques, le parcours de son personnage peut se lire à la fois comme le règlement impossible des traumatismes de l’adolescence (Onan, Je T’Éclate La Gueule), le dépassement nécessaire des frustration que l’Amérique a fait peser sur sa – nos – conscience(s) (Hollywood, My Empty Fridge), et plus encore comme l’affrontement sans cesse renouvelé entre les vertiges égoïstes du dedans et la tentation égotiste du dehors (Je Me Sens Mou, Tu Me Voudras, My Masterpieces, Sexuel Et Mental, Poster Moderne ou les follement addictifs Ah Bon ? et Tu Adores Cette Chanson).
Avec toujours cette recherche, textuelle et sonore, d’une légèreté qui dégoupille le drame, d’un humour qui fluidifie le désespoir, et dont la pertinence contemporaine ne peut être contestée. Ricky Hollywood est bien la star faillible que notre époque attendait.JTNDaWZyYW1lJTIwc3R5bGUlM0QlMjJib3JkZXIlM0ElMjAwJTNCJTIwd2lkdGglM0ElMjA1MDBweCUzQiUyMGhlaWdodCUzQSUyMDQ3MnB4JTNCJTIyJTIwc3JjJTNEJTIyaHR0cCUzQSUyRiUyRmJhbmRjYW1wLmNvbSUyRkVtYmVkZGVkUGxheWVyJTJGYWxidW0lM0QxMjIyNjQ5MDU1JTJGc2l6ZSUzRGxhcmdlJTJGYmdjb2wlM0RmZmZmZmYlMkZsaW5rY29sJTNEMDY4N2Y1JTJGYXJ0d29yayUzRG5vbmUlMkZ0cmFuc3BhcmVudCUzRHRydWUlMkYlMjIlMjBzZWFtbGVzcyUzRSUzQ2ElMjBocmVmJTNEJTIyaHR0cCUzQSUyRiUyRmdvbnphaXJlY29yZHMuY29tJTJGYWxidW0lMkZtZXMtbWVpbGxldXJzLXN1Y2Mtcy1kZXN0aW1lLTIwMDItMjAxMCUyMiUzRU1lcyUyMG1laWxsZXVycyUyMHN1Y2MlQzMlQThzJTIwZCUyNiUyMzM5JTNCZXN0aW1lJTIwMjAwMi0yMDEwJTIwYnklMjBSaWNreSUyMEhvbGx5d29vZCUzQyUyRmElM0UlM0MlMkZpZnJhbWUlM0U=