The Hacker – Love/Kraft Part One

Bientôt une décennie que The Hacker n’avait pas sorti d’album. Certes, le Grenoblois avait pu se retourner sur son brillant passé avec le live commémoratif X (2008), suite au succès de Rêves Mécaniques (2004), et n’avait de cesse d’arpenter les clubs et de produire de nombreux remixes et maxis, dont le démoniaque Shockwave en 2012. Occupé toujours, il avait même lancé Zone – son second label après l’historique GoodLife – et accompagné avec bienveillance l’éclosion du talentueux Gesaffelstein. Mais Michel Amato s’interrogeait sur l’avenir du format long et sur sa capacité à se remettre en question pour suivre la lignée exemplaire de ses maîtres absolus, Kraftwerk, Depeche Mode ou Drexciya. Son nouveau projet se présente en deux parties distinctes, reflétant sa facette habituellement dansante et une autre plus inattendue.

 A Thousand Time reprend les choses là où Flesh & Bone l’avait installé, au sommet de l’electropop, avec le chant mélancolique de Perspects (de la bande de Detroit) à la clé. Clear démontre la technique vivace du producteur, avec des clins d’œil qui n’auraient pas dépareillé sur Technique (1989) de New Order, en hommage à l’acid house et à la piano house baléarique. Driftin nous replonge dans l’électro “kraftwerkienne” qu’ont su si bien retranscrire Dopplereffekt et consorts. Encore plus sombre, Parallele Universe est une belle pièce futuriste “warpienne” imaginée par ce fanatique de science-fiction, amoureux de Lovecraft ou de Star Trek. Le final martial Pure Energy solde les comptes des petits suiveurs en une longue épopée de rave industrielle où sourdent les figures de Front 242 et d’Aphex Twin. Vingt ans dans la techno et The Hacker ne dévie pas d’un iota pour offrir cinq titres de grande classe.

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