Le duo The Tough Alliance totalement désuni, et son label Sincerely Yours ne croulant pas franchement sous les sorties, Eric Berglund peut désormais pleinement s’atteler à son rêve pop, sous la forme du second album de CEO, après le remarqué White Magic (2010) et des reprises récentes de Beyoncé ou de Kanye West bien senties. Sous un format éprouvé, huit titres en trente et quelques minutes, le démiurge suédois allume un feu d’artifice coloré, qui contraste avec l’intention cryptique et plus retenu de son premier LP. Entouré des habituels Joakim Benon de JJ, et de la doublette Kendal Johansson et Dan Lissvik à la production éclairée, le natif de Göteborg s’envole vers des horizons plus commerciaux, en ébauchant une ritournelle attractive, dès Whorehouse.
Berglund sait mêler ses divagations songeuses à l’efficacité du R&B, pour composer des chansons guimauves, comme sur le mélancolique Mirage ou le sensible OMG. Ajoutant aux aspirations baléariques à la Studio, les grands précurseurs avec The Embassy de toute cette scène scandinave, des volutes psychédéliques à la MGMT, Wonderland s’insinue tel un nuage de fumée coloré, entre percussions et inspirations, émotion et cavalcade. Moins bordélique qu’Architecture In Helsinki, mais presque aussi grimé qu’Empire Of The Sun, ses cousins australiens, CEO sonne comme le délirant projet du musicien d’atteindre le firmament des charts, entre ses idoles Rihanna ou Lady Gaga.