On avait partagé avec enthousiasme l’extrait inédit d’I Do Not Love, celui aussi de Super Crayon, et on attendait avec impatience de découvrir en intégralité la compilation concoctée par les fieffés découvreurs et habitués de ces colonnes que sont le label Beko et les activistes de La Souterraine.
L’idée de départ proposée par La Souterraine à Beko, c’était une collection de chansons inédites toutes chantées en français. Pas une mince affaire pour le label brestois, qui a eu l’habitude depuis toujours d’aller dénicher ses jeunes pousses partout dans le monde avec une majorité de trouvailles en anglais.
Qu’à cela ne tienne, le pari est aujourd’hui tenu, et haut la main, même par des chemins détournés, entre les Espagnols de The Royal Landscaping Society qui se piquent de reprendre Bleu Comme Toi d’Etienne Daho dans une version lo-fi au charme branlant ; l’Américain I Do Not Love qui s’amourache donc de la Française Julie Mouchel ; ou les Montréalais de Drug Train qui y vont fort avec une scie eighties aux riffs gratinés.
Sans parler des Bretons au top qui subliment des influences éternelles : Super Crayon dont on a déjà parlé, mais aussi l’entêtant trio synthpop Doctrine, notre collaborateur Fabien Le Gourrierec alias Self Portraits qui s’essaie à sa langue maternelle le temps d’une miniature twee gaze adorable, ou encore l’électronique et la prose interlopes des Brestois de Maman Küsters.
Pour couronner le tout, le chouchou en devenir Yuko Yuko s’amuse avec la chanteuse de Doctrine sur des accords que l’on jurerait chipés à un autre chouchou (Mac DeMarco) pendant que les deux musiciennes d’Istanbul Kim Ki O s’associent dans la brume avec EDH, cette dernière ayant édité leur album Grounds (20013) sur son label Lentonia après une relation justement initiée par… Beko. La boucle est bouclée !