Twerps – Range Anxiety

L’une des maximes de Marty Frawley, le leader de Twerps, est plutôt facile à respecter lorsqu’on est un quatuor d’indie pop australien biberonné aux deux labels emblématiques de la mer de Tasman que sont Flying Nun Records et Able Label. En substance, celle-ci consiste à composer des morceaux aussi jubilatoires et impeccables que Anything Could Happen (1981) des voisins néo-zélandais The Clean.

Sur un premier essai (Twerps, 2011) paru partout sauf ici, Twerps soutenait la comparaison avec ses glorieux aïeuls tout en lorgnant également du côté d’Only Life (1988) de The Feelies. Le récent maxi Underlay (2014) introduisait quant à lui un élément jusqu’ici inédit chez les quatre de Melbourne : l’orgue.

Mais la principale révolution résidait sans doute dans l’utilisation au premier plan de la guitariste Julia McFarlane, qui signait de son empreinte vocale les deux meilleurs morceaux du maxi. Toutes ces petites innovations se retrouvent au menu de Range Anxiety, gargantuesque buffet de treize titres où le mot d’ordre est la sincérité, et où révérence rime souvent avec excellence.

L’ombre des figures tutélaires citées plus haut est toujours omniprésente, et à l’écoute de l’introduction instrumentale à l’orgue (House Keys) ou des premières mesures de I Don’t Mind, on comprend que Frawley ne compte pas s’en affranchir. Grand bien lui fasse. Car quand on compose des chansons aussi éclatantes que Simple Feelings et Fern Murderers ou des tubes aussi brillants que Back To You et New Moves, on n’a pas vraiment besoin de se justifier.

Reste que, malgré ses guitares qui carillonnent à la perfection et ses trouvailles mélodiques attachantes, Range Anxiety ne sera sans doute pas l’album de la consécration pour Twerps, que l’on imagine condamné à errer dans l’indifférence à l’instar d’autres pensionnaires de Merge Records (les très grands The Clientele par exemple). Espérons le contraire.

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