(Sour Mash Records/PIAS)
Si ce n’est lui, c’est donc son frère. Pour l’un comme pour l’autre, il n’est plus question depuis longtemps que de comparaisons très relatives et presque suffocantes à force d’entraîner l’auditeur dans le labyrinthe des correspondances internes et de l’autoréférence parodique. Ce second album de Noel Gallagher n’échappe pas à la règle : un peu meilleur ou un chouïa pire que le précédent ? Un poil plus décevant ou partiellement plus écoutable que celui du frangin ?
Quant à ces chansons que l’on ose à peine qualifier de nouvelles, que faire d’autre que les inspecter sous ce même angle de l’analogie passéiste, histoire de démêler l’écheveau d’accords qui rattache par exemple Lock All The Doors à Morning Glory ? De ce jeu dont l’intérêt s’atténue davantage avec les années, le premier LP tirait honorablement son épingle. Parce qu’il bénéficiait sans doute d’une curiosité enfin aiguisée par l’annonce préalable d’un split d’Oasis un peu plus définitif que les précédents, et qu’il contenait son lot de chansons bonnes ou simplement convenables.
Il y en a encore quelques-unes ici – The Girl With X-Ray Eyes ou le single Ballad Of The Mighty I et ses balancements presque disco qui provoque un début d’amusement – mais plus suffisamment pour réprimer bâillements et autres rires agacés en écoutant ces solos de saxophones peu gracieux qui rompent le fil monotone de ballades vraiment longues. Toujours honnête, une qualité qu’on ne peut lui dénier, Noel Gallagher annonce d’emblée la couleur dès l’intitulé du LP. Dans cette course éperdue vers son propre passé, il est à craindre qu’il épuise ses derniers partisans bien avant de toucher au but.