Joanna Gruesome – Peanut Butter

(Turnstile/Caroline/Universal)

Joanna Gruesome ? Un jeu de mots potache, mais une formation plus ambitieuse qu’il n’y paraît. Découverts par l’intermédiaire de l’excellent single Do You Really Wanna Know Why Yr Still In Love With Me? (2012) paru sur Happy Happy Birthday To Me Records (Boyracer, Orca Team), les natifs de Cardiff se sont rencontrés durant un stage de gestion de la colère.

Une colère qu’ils ont donc canalisée dans leur pop mal élevée. Ils essaiment depuis trois ans une discographie impeccable publiée par le tandem Fortuna Pop!/Slumberland auquel s’ajoute désormais Turnstile. Expédié en à peine vingt minutes et dix offensives sonores, le nouvel album Peanut Butter est un brûlot indie pop lacéré de vigoureuses charges hardcore (There Is No Function Stacy).

Après le très réussi Weird Sister (2013), il confirme les appétences des Gallois pour réconcilier les opposés, idéalement dans un tourbillon de hautes fréquences, entre chaud et froid (Crayon). D’un magma sonore limé au papier de verre émergent de charmantes mélodies en prise directe avec Veronica Falls (Last Year, Honestly Do Yr Worst, Psykick Espionage).

Des guitares disloquées répondent à la voix angélique d’Alanna (Last Year). Joanna Gruesome rend également visite aux cousins d’Amérique (Bleeding Rainbow, The Posies) sans dédaigner quelques fulgurances power pop (Jerome (Liar), Separate Bedrooms). Le groupe féministe calme cependant le jeu sur la ligne d’arrivée (Hey! I Wanna Be Yr Best Friend), un répit bienvenu après tant d’énergie déployée.

Fossoyeur de la twee niaise et rose pastel, plus adepte de l’électricité que d’un ukulélé, le quintette insuffle de la verve et de l’insolence dans un genre (C86) souvent considéré avec bien trop de déférence et de délicatesse par ses disciples contemporains.

A découvrir aussi