Mark McGuire – Along The Way

(Dead Oceans/PIAS)

Marrant qu’une musique aussi propice à la sieste, à la rêverie, voire à la méditation (pour les plus illuminés) soit composée par un type qui ne connait pas le sens du mot sommeil. Mark McGuire, vingt-sept ans, ne dort jamais et multiplie collaborations, remixes et sorties, tous formats confondus. Serviable, la maison Mego s’était chargée de faire le tri dans ce foutoir, réunissant quelques pistes au sein du florilège A Young Person’s Guide To Mark McGuire (2011).

On n’a pas trouvé le temps d’en faire le tour que paraît Along The Way. On demeure étonné par le savoir-faire, jamais routinier, de l’Américain. Cet énième album s’ouvre par trois morceaux qui n’en forment qu’un seul, glissant quelques motifs celtes (on jure entendre une harpe sur Awakening) avant de glisser vers des sons volatiles et atmosphériques.

On pense parfois à Disco Inferno, et plus souvent encore à l’évanescence de The Durutti Column (Arrival Begins The Next Departure). L’ex-Emeralds joue également avec la production, passant d’un son clean, voire clinique (Astray) à des brouillards noirs et salissants (les beats saturés de To The Macrobes (Where Do I Go?)).

Ailleurs, le jeune homme signe de petites merveilles electropop, alliant bidouillages électronique et ambiance bucolique baignée de soleil (For The Friendship (Along The Way)).

Placées au centre de l’œuvre, les douze minutes de The Instinct auraient pu constituer, sinon le morceau de bravoure, au moins le plat de résistance d’Along The Way. En fait, non : la répétition des motifs crée, doucement, une sensation de plénitude brisée lors de l’explosion finale, mais ça ne va pas plus loin.

Car à l’instar de Dustin Wong, autre guitar-héroïque de modestie, c’est dans l’économie et la concision que McGuire s’avère réellement passionnant. Soit tout le reste de l’album, quand même.

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