Jusqu’à la fin de l’année, les rédacteurs de Magic vont délivrer tous les jours leur Top 2017, sous la forme d’une liste de 10 albums, assortie d’un texte de mise en relief.
[mise à jour 31/12/17 à 13h50] Ces disques ne sont pas classés :
AQUASERGE Laisse ça être (Almost Musique)
AQUASERGE Laisse ça être (Almost Musique)
BIG THIEF Capacity (Saddle Creek)
CIRCUIT DES YEUX Reaching for Indigo (Drag City Records)
CIRCUIT DES YEUX Reaching for Indigo (Drag City Records)
FLEET FOXES Crack-Up (Nonesuch Records)
JAY SOM Everybody Works (Polyvinyl Records Co.)
MIDGET! Ferme tes jolis cieux (Objet Disque)
MOUNT EERIE A Crow Looked at Me (P.W. Elverum & Sun)
PROTOMARTYR Relatives in Descent (Domino Records)
MOUNT EERIE A Crow Looked at Me (P.W. Elverum & Sun)
PROTOMARTYR Relatives in Descent (Domino Records)
THE WAR ON DRUGS A Deeper Understanding (Atlantic Records)
TIMBER TIMBRE Sincerely, Future Pollution (City Slang)
+ L’ouverture des archives complètes de Neil Young
Dans mon année 2017, il aura d’abord été question de la France bien plus que d’habitude, la faute à quelques albums passionnants qu’ont pu nous offrir nos musiciennes et musiciens ces derniers mois. À commencer par la bande à géométrie variable Aquaserge et son cinquième album au titre “emprunté” aux Beatles mais à la grâce bien particulière. La faute aussi au duo Midget! (Claire Vailler et Mocke), dont le lumineux Ferme tes jolis cieux n’a pas encore fini de me livrer tous ses trésors.
Passée la lumière, il aura aussi été beaucoup question d’obscurité en 2017. Les Canadiens de Timber Timbre ont, les premiers, évoqué les tourments actuels du monde dans leur poisseux mais superbe Sincerely, Future Pollution, avant que les Américains de Protomartyr ne livrent leur album le plus sombre, marqué par l’élection de Donald Trump comme par la désolation de leur environnement à Detroit. Quant à Phil Elverum (Mount Eerie), il aborde, avec A Crow Looked at Me, la disparition de sa femme, emportée par un cancer, parvenant à en tirer un grand album de détresse, sur la mort autant que sur ceux qui restent en vie.
Pour le reste, le retour inespéré des Fleet Foxes, après six ans d’absence, n’a toujours pas fini de me captiver, autant par ses grandes chansons que par ses petits détails. Trois ans après le succès de leur précédent album, The War on Drugs ont, eux, ouvragé avec A Deeper Understading un grand disque d’americana moderne, profond et luxuriant. Premier vrai album de l’Américaine Melina Duterte sous le nom de Jay Som, Everybody Works est un coup de maître, naviguant entre les styles sans aucune espèce d’effort au gré d’un songwriting d’une fraîcheur redoutable. Avec Reaching for Indigo, Haley Fohr (Circuit des Yeux) continue de superbe manière à «créer son propre langage», comme elle nous invite à le faire dans les notes de l’album. Et avec Capacity, Big Thief et leur meneuse Adrianne Lenker ont livré un disque d’une justesse et d’une émotion rares, et probablement l’un des plus beaux concerts qu’il m’ait été donné de voir cette année.