Eels, Unknown Mortal Orchestra, Hinds … Ça sort aujourd’hui et Magic aime

– EELS – The Deconstruction (Vagrant Records)

On s’attardera longtemps sur la beauté discrète des arrangements, la finesse des idées qui ne font jamais d’effet de manche. Il faudrait donner enfin la place de choix qu’il mérite à Mark Oliver Everett, pas loin d’Elliott Smith et de Vic Chestnutt.

– UNKNOWN MORTAL ORCHESTRA – Sex and Food (Jagjaguwar / [PIAS])

Unknown Mortal Orchestra dresse sur Sex & Food, son troisième album, la carte des désarrois contemporains. Les titres de ces morceaux nourris de pop, funk et r’n’b, sont à cet égard évocateurs : A God Called Hubris, American Guilt, Everyone Acts Crazy Now

– HINDS – I Don’t Run (Lucky Numbers Records)

«La pop est une question de perfection et nous sommes le contraire», racontaient les quatre musiciennes de Hinds au Guardian en 2016 après la sortie de leur premier album Leave Me Alone. A l’écoute de ce I Don’t Run, cette formule joliment troussée s’annule pourtant face à ce disque où les Espagnoles, les chanteuses Carlotta Cosials et Ana Garcia Perrote en tête, proposent de simples mélodies lo-fi aussi attachantes qu’efficaces.

– AIR WAVES – Warrior (Western Vinyl/Differ-Ant)

A l’heure des «Balance Ton Porc» et des diverses procédures judiciaires lancées contre des Harvey Weinstein et autres Tariq Ramadan, on applaudira les revendications fermes mais nuancées de Nicole Schneit alias Air Waves dans son troisième album, Warrior.

– MICHAEL WOOKEY – Hollywood Hex (We Are Unique Records/La Baleine)

On est souvent proche du Get Well Soon des débuts ou encore de Why ? pour cette même propension à détourner l’ironie et la noirceur, un désespoir qui ne se dit jamais. L’élégance des grands petits hommes en somme, la richesse des disques patients et finalement indispensables.

– MIEN – Mien (Rocket Recordings/Differ-Ant)

Il aura fallu quatorze ans pour que le projet aboutisse à ce premier album éponyme hybride. Bordé d’atmosphères aux réminiscence électroniques dont le sitar est le fil conducteur (Earth Moon, Ropes, Odessey), l’album pourrait être la bande son d’un film d’anticipation d’une Amérique cauchemardesque. 

– COSMO SHELDRAKE – The Much Much How How And I (Transgressive Records)

Tel un anthropologue, le Londonien parcourt le monde à la recherche de trésors sonores. Un soupçon de musique classique russe, des échos de la Nouvelle-Orléans et de ses big bands, des paroles truffées de jeux d’altérations et d’assonances, le tout magnifié par une voix de baryton au timbre clair : c’est un premier premier album exquis exquis.

– DANIEL AVERY – Song For Alpha (Phantasy/[PIAS])

Noyés dans la reverb, les beats du protégé d’Erol Alkan ont l’odeur d’un hangar de rave party à l’aurore (Sensation). Et l’on retrouve dans ses leads l’ivresse fanée de la foule qui se clairsème dans la pénombre fuyante (Clear)Dans l’univers d’Avery, le lever du jour a quelque chose de fin du monde. Déroutant mais fascinant.

– BRAINBOW – Brainbow (Archipel)

L’album des lyonnais de Brainbow, qui officient à la fois en français et en anglais, est une invitation à un voyage onirique qui mêle les genres. Servis par des textes surréalistes, comme dans Nuit Eternelle ou encore Ascension, les nappes psychédéliques s’entrelacent habilement avec les sonorités electro-pop.

– WENDYFIX – We Have The Cracks (Carpark Records)

 

Mêlant à la fois rythmes post-punk à la New Order et envolées new wave à la Psychedelic Furs, cette réédition de l’album du fondateur de Carpark Records donne à voir un versant pop de la scène de Chicago, à l’époque où la ville ne jurait que par le punk et le rock indé.

– REMY – Remy (Carpark Records)

Deuxième projet de Todd Hyman, le créateur de Carpark Records, cet album éponyme Remy délivre des mélodies profondément pop. On retiendra les riffs de guitare dissonants de Here Diagonally et l’énergie de Fade To Blue qui n’est pas sans rappeler la fougue de Pavement.

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