Le règne de l’homme blanc a-t-il assez duré ? C’est ce qu’affirment les Suédoises First Aid Kit ou l’Américaine U.S. Girls. Gaz Coombes, échappé en solo depuis l’aventure Supergrass, est parmi les premiers artistes masculins à s’interroger sur le sujet de la masculinité obligée, le mythe de la virilité et ses prérogatives : force, agressivité, courage. Un sujet encore très absent médiatiquement, nourri à la lecture de The Descent of Man de Grayson Perry, plasticien et céramiste britannique, qui explique comment cela peut détruire la vie d’un homme. Le nouvel album de Gaz Coombes, trois ans après le succès de Matador, s’inscrit dans une veine introspective à la Frank Ocean, baignée d’influences krautrock. Il ose se montrer vulnérable et émotif quand il évoque le décès de sa mère (The Oaks) ou sa dépression (Vanishing Act) ô combien tabou chez la gente masculine. Coombes est un homme, un père (de deux filles), «délivré de l’obligation d’être un connard».
Alexandra Dumont