Avec Songs You Make At Night de Tunng (coups de cœur Magic), Go To School des Lemon Twins ou encore The Giant Who Ate Himself de Glenn Jones, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi.
Tunng – Songs You Make At Night (Full Time Hobby / [PIAS])
En plus de rappeler leur talent folktronica peaufiné en quinze années d’expérience, le sixième album des Anglais indique leur volonté d’aller au delà de ce genre qu’ils ont, parmi les premiers, développé. Notamment avec Dream Out, le morceau de clôture du disque qui semble désigner de nouvelles contrées à explorer. Moins rythmiques, sans voix, plus évasives.
Lemon Twigs – Got To School (4AD)
Sur scène et sur disques, les frères D’Addario sont adeptes des propositions déjantées, ignorantes de la notion de mauvais goût. Sans dévier de leur style ancré dans le rock 70’s, pour faire bref, Go To school, leur deuxième album, en fait encore la pertinence démonstration. Car même en s’essayant au délicat concept-album, avec un sujet encore plus délicat – un musical traitant d’un chimpanzé adopté par des humains – ils sont tout simplement brillants.
Jim Yamouridis – The Other Side (Microcultures)
Jim Yamouridis, livre un cinquième album mélancolique, hanté, au bord de la neurasthénie. Au croisement, encore, du folk et de la country, il propose un recueil de pièces de guitares, étonnantes par leur intense minimalisme. Cet Australien, qui réside en Auvergne, bâtit en fait, avec ses motifs infinis de guitares acoustiques, un piédestal pour sa voix d’outre-tombe.
Mark Lanegan & Duke Garwood – With Animals (Heavenly)
Entre Mark Lanegan et Duke Garwood, c’est une affaire qui roule. Depuis leur premier album réalisé ensemble, Black Pudding (2013), ils ne cessent de collaborer. En studio, pour les albums du premier ou en tournée dans le groupe du deuxième. Les voilà aujourd’hui de retour pour un deuxième album signé conjointement. Une belle succession de boucles de guitares desquelles naissent des fantômes.
Glenn Jones – The Giant Who Ate Himself (Thrill Jockey)
Depuis les années 2000, Glenn Jones – issu du post-punk (Shut Up!) et du rock expérimental (Cul de Sac) – a orienté sa discographie vers l’ “American Primitive Guitar” et son jeu de finger picking allègre et rebondissant. Son neuvième album solo, The Giant Who Ate Himself, rend hommage à John Fahey, ami et père fondateur du genre musical, avec ce que l’entreprise requiert de sobriété et de virtuosité.
Laurel – Dogviolet (Counter Records)
Simple et puissant. Comme l’amour. Laurel, publie aujourd’hui son premier album et s’intéresse à l’une des thématique les plus répandues de la pop music. Même si la jeune Londonienne de 24 ans enfonce quelques portes ouvertes comme Life Worth Living, elle parvient aisément à faire des propositions prometteuses et mordantes comme Crave.
White Denim – Performance (City Slang)
Avec Stiff (2016), White Denim manifestait que le groupe avait survécu au départ de la moitié de ses membres. Aujourd’hui, avec Performance, leur septième album studio, la formation revient sur ses questionnements identitaires tout en surpassant cette crise. Le résultat est un beau disque de neuf morceaux, tantôt rock’n’roll, tantôt indie rock, mais toujours enlevés comme il faut.
Ólafur Arnalds – Re :member (Mercury KX)
Ólafur Arnalds dépasse aujourd’hui la belle zone de confort qu’il s’était bâtie. Il plonge son épure acoustique dans un bouillon plus inspiré par l’électronique (beat récurent et cordes singeant les synthétiseurs). Ce quatrième album studio sort l’Islandais de la belle stase languide dans laquelle il planait. C’est très bien ainsi.