Avec Dyonisus de Dead Can Dance, Paint de Paint et Ultraviolet de Kelly Moran, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 2 novembre.
Dead Can Dance – Dyonisus (PIAS)
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Dionysus est peut-être le disque le moins spontané de toute la discographie de Dead Can Dance, mais cela ne nuit pas à sa richesse. Articulé autour de deux longues plages, il sonne comme une pièce classique constituée de mouvements et de thèmes à la manière d’un oratorio. Une oeuvre fascinante. Deux pages d’entretien avec Brendan Perry dans notre prochain numéro, jeudi 8 novembre.
Paint – Paint (Mexican Summer / Differ-Ant)
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Pedrum Siadatian réalise ici son premier album solo, douze titres enregistrés sur magnéto 4 pistes. Le guitariste et chanteur des Allah-Las ne déroge pas trop à l’esthétique sixties de son groupe d’origine, la puissance en moins, une certaine malice en plus.
Kelly Moran – Ultraviolet (Warp)
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Le souffle court, la poitrine débordant d’une chaleur bienfaisante. Voilà dans quel état nous laisse le quatrième album de Kelly Moran, collision de son piano préparé et de ses plages électroniques. Un merveilleux sentiment esthétique.
Orchestra of Spheres – Mirror (Fire Records)
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Le quintette néo-zélandais Orchestra of Spheres signe un quatrième (double) album palpitant, qui confirme sa grande maîtrise des intensités, hypnotiques jusqu’au climax. Les rythmes syncopés se mêlent à la splendeur des jeux de timbres, celle des voix ou d’un orchestre virtuose.
Bill Ryder Jones – Yawn (Domino Records)
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C’est bien seul que le guitariste de The Coral Bill Ryder-Jones explore son côté sombre, en trempant sa musique dans une encre noire plus américaine – on pense par moments à Sonic Youth et Red House Painters – que britannique. Ce qui n’empêche pas l’ironie. Clore un album pareil avec une chanson intitulée Happy Song en est la preuve.
Matthew E. White – No Future in our Frontman (Domino Records)
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No Future in our Frontman est un projet musical politique de Matthew E. White conçu pour accompagner les élections de mi-mandat aux États-Unis qui se déroulent le 6 novembre. Le trentenaire a écrit une unique chanson, l’explicite No Future in our Frontman, critique directement adressée à Donald Trump. 17 reprises de ce titre seront proposées par des chanteurs et musiciens américains comme Natalie Prass et Bedouine.
David Allred – The Transition (Erased Tapes / Differ-Ant)
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Une voix nue, une contrebasse, un piano : la charge émotive peut difficilement être plus directe. Originaire de Loomis, près de Sacramento, David Allred
a enregistré son premier album solo en un mois seulement, après sa collaboration remarquée avec le faiseur d’ambient Peter Broderick. Ce disque apaisé-apaisant est une réussite qui permet de s’extraire de la cacophonie du monde.
V/A PAR ROCÉ – Par les Damné.e.s de la Terre – Des voix de luttes 1969-1988 (Hors Cadres / Differ-Ant)
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Par les Damné.e.s de la Terre est un projet vieux de près de dix ans, né dans les bacs de disques des puces de Saint-Ouen. Rocé découvre une voix oubliée des années 1970 : Dane Belany. La chanteuse d’origine turque et sénégalaise a vécu à New York, elle a côtoyé Billie Holiday et Miles Davis. Rocé lui fait une place dans sa compilation, où elle déclame un texte d’Aimé Césaire. Le rappeur français explique ici son projet pour Libération.
V/A JD TWITCH – Kreaturen Der Nacht (Strut Records / Differ-Ant)
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Quand on pose l’Allemagne sur l’échiquier musical de l’histoire récente, on pense aussitôt au krautrock ou encore au rock industriel ; ce serait oublier un courant post-punk foisonnant entre 1979 et 1984. C’est un peu le sens de cette compilation concoctée par l’Écossais JD Twitch plus connu pour son duo électronique Optimo : redonner du relief à une scène un peu oubliée.