TOP DE FIN D’ANNÉE. Les rédacteurs de Magic délivrent tous les jours leur Top 2018, sous la forme d’une liste de 10 albums, assortie d’un texte de mise en relief. Episode 7 avec Philippe Mathé.
- IDLES – Joy as an act of resistance (Partisan Records)
- CAT POWER – Wanderer (Domino Records)
- ROLLING BLACKOUT COASTAL FEVER – Hope Downs (SubPop)
- LOW – Double Negative (Subpop)
- DAVID BYRNE – American Utopia (Nonesuch Records)
- THE LEMON TWIGS – Go to School (4AD)
- OKKERVIL RIVER – In The Rainbow Rain (ATO Records)
- VERA SOLA – Shades (Spectraphonic Records)
- GRUFF RHYS – Babelsberg (Rough Trade)
- BODEGA – Endless Scroll (What’s Your Rupture ?)
Les vieux pots, les meilleures soupes… A l’heure de regarder dans le rétro, une constatation s’impose. Les albums qui m’ont le plus séduit cette année ne brillent pas franchement par leur originalité. Mais voilà, ils ont ce que l’on attend du rock, de la pop, du folk… Des chansons. De celles que l’on écoute en boucle, de celles que l’on cajole comme un doudou ou que l’on brandit tel un étendard.
A ce jeu-là, difficile de faire mieux que Idles. Les Anglais ont le don pour les hymnes punk, Clash revisité période Brexit, aux paroles hilarantes et tranchantes. Les Australiens de Rolling Blackouts Coastal Fever ont beau proposer un songwriting d’un classicisme éprouvé, les Lemon Twigs revisiter les années 1970 en version cabaret, la recette fait mouche avec ces morceaux usés jusqu’à la corde sans jamais lasser.
Même plaisir à entendre le Gallois Gruff Rhys se prendre pour Lee Hazlewood et Bodega plonger Wire dans un bain new-yorkais. Et que dire d’Okkervill River qui cite les Kinks sur le merveilleux Famous Tracheotomies… Les vieux pots, les meilleurs soupes.
Evidemment, il y a des exceptions à la règle : David Byrne, pas pourtant le plus vert de la liste mais toujours novateur, Low qui transperce sa mélancolie de rythmiques stridentes et laisse pantois. Il y aussi celles dont on recherche la compagnie réconfortante : Cat Power et son émouvant Wanderer et Vera Sola, invitée surprise, envoûtante avec ses airs de (Mazzy) star. Peut-être plus asbsinthe que bonne soupe. Mais si passer du chaud au froid peut faire sauter l’émail des dents, cela reste recommandé pour les oreilles.
Philippe Mathé est journaliste à Ouest-France depuis vingt ans. Il y écrit régulièrement sur la musique, en plus de ses attributions sur les pages générales et la “une”. Il a rejoint Magic en 2016, au moment de la nouvelle formule, un magazine qu’il lisait dès les années 1990 à la glorieuse époque de la brit pop.
