Entre Los Angeles et Paris, Throbbing Gristle et Giorgio Moroder, partez en ballade (allongée) avec The Soft Rider, le nouveau projet electro-disco de Laurence Wasser.
Après plusieurs albums et EPs depuis 2008, dont le récent V, paru en septembre dernier sur son propre label Atomic Bongos (du nom d’une chanson de Lydia Lunch), le multi-instrumentiste Laurence Wasser abandonne pour un temps le punk-rock-garage saturé et survolté auquel il nous avait habitué pour un nouveau projet electro-disco, concocté entre Los Angeles et Paris, avec les chanteuses Alicia Edelman et Karin Hoffstedt.
Délaissant ainsi l’électrique formule en one-man-band (batterie-samples-basse) qui rendent ses prestations live en solo si intensément spectaculaires, Laurence Wasser se fait sur ce premier EP de The Soft Rider producteur de bombinettes discoïdes, portées par les voix blanches et lointaines des deux chanteuses. En quatre titres dansants (dont deux mixés parle producteur parisien Krikor), The Pool évoque ici le groove froid et brutal de The Normal, là l’electro siliconée de Dopplereffekt, striées d’inserts bruitistes, comme des trouées concrètes dans la matière synthétique.
Avec son esthétique 80’s évoquant les photos érotiques-chic de Guy Bourdin, le premier clip de The Soft Rider marie ainsi le chill solaire de Los Angeles à un fond industriel anxiogène, entre VHS et puits de pétrole, au bord d’une piscine invisible, comme un gouffre au bord du rêve américain. Un montage d’images assez debordienne, finalement, où les clichés de la sensualité californienne percute la réalité, noire et poisseuse.