Avec True North de Michael Chapman, Quiet Signs de Jessica Pratt ou encore Here and There d’Organ Mug, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 8 février.
MICHAEL CHAPMAN – True North (Paradise of Bachelors / Differ-Ant)
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Michael Chapman se fait plus rêche sur ce disque dénudé, sombre, totalement acoustique. Son timbre de plus en plus éraillé conserve un fort pouvoir de persuasion. Quand l’homme de soixante-dix-huit ans chante It’s Too Late, il ne fait pas semblant. La voix de Bridget St John, la pedal steel du légendaire BJ Cole et le violoncelle de Sarah Smout apportent des ornements discrets à des chansons taillées au plus près de l’os.
JESSICA PRATT – Quiet Signs (City Slang)
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Les arrangements se limitent au strict minimum, avec comme seules excentricités quelques notes de piano et une flûte. Les guitares se font un peu plus douces, tendant par moment nettement vers la bossa-nova. Elles réchauffent ce folk à la beauté aussi diaphane que son interprète, empli de mélancolie, porté par une voix murmurante à nulle autre pareille. Un ravissement. Vous pouvez retrouver notre rencontre avec Jessica Pratt ici.
ORGAN MUG – Here And There (Irascible Records)
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D’une intensité croissante, le disque présente des harmonies qui combattent la déstructure et résistent aux fêlures de sonorités industrielles rappelant parfois le Kid A de Radiohead. Ces escapades dystopiques, cette voix délicate, font surgir des claviers d’une lueur resplendissante, en survie face à l’empilement intelligent d’une multitude d’instruments. Vous pouvez écouter cet EP sur notre site, juste ici.
MERCURY REV – Bobbie Gentry’s The Delta Sweete Revisited (Bella Union)
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Mercury Rev a invité une chanteuse par morceau pour réenregistrer Bobby Gentry. Avec un casting totalement affolant : Norah Jones, Hope Sandoval de Mazzy Star, Lætita Sadier de Stereolab, Marissa Nadler, Beth Orton… Des voix magnifiées par des arrangements célestes et des orchestrations cristallines.
CASS McCOMBS – Tip of the Sphere (Anti-)
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Le mimétisme est à chaque disque plus évident : Cass McCombs crée à son image. Comme lui, sa musique est une bête curieuse, fascinante et difficile à cerner. À ce détail près que ses albums, eux, aiment donner l’illusion du contraire. Constat identique avec ce Tip of the Sphere, dont la matière, prélevée à la même source – indie pop ? americana ? rêverie psyché ? – se dérobe quand on croit mettre le doigt dessus. Le magnétisme des mélodies n’en est que plus fort.
PANDA BEAR – Buoys (Domino Records)
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Épuré, construit autour de rythmiques de guitare acoustique, ce sixième album est avant tout un disque de songwriter, là où les dernières œuvres solo de ce fou de production faisaient parfois office de foire aux trouvailles. Vous pouvez retrouver notre rencontre avec l’artiste dans notre numéro 213 toujours en kiosques.
THE LEMONHEADS – Varshons 2 (Fire Records)
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Un album où le groupe a décidé de reprendre des grands noms : Yo La Tengo, Nick Cave & The Bad Seeds ou The Eagles. Mais aussi des pépites plus ou moins oubliées : The Bevis Frond, John Prince, Lucinda Williams ou encore Natural Child. Dans tous les cas, la voix nonchalante de Dando et la verve mélodique et bucolique de la bande au rendez-vous.