Oneohtrix Point Never, Adam Wood, Yann Tiersen… Ça sort aujourd'hui et Magic aime

Avec Uncut Gem, la bande-originale de Daniel Lopatin, Hello Again d'Adam Wood et le retour de Duster avec un album éponyme, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 13 décembre.

DANIEL LOPATIN (ONEOHTRIX POINT NEVER) – Uncut Gem (OST)
(WARP)
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S’il ne nous fait pas des albums incroyables, Daniel Lopatin, alias Oneohtrix Point Never, habille depuis quelques années des films, dont ceux des frères Josh et Benny Safdie : Good Time (2017) – prix de la meilleure bande sonore au Festival de Cannes – et Uncut Gem, aujourd’hui en salles aux États-Unis. Encore une réussite pour l’Américain qui télescope encore toutes ses influences : film de genres, cyberpunk et new age pour une B.O. tout en nuances.

ADAM WOOD Hello Again
(FREEMOUNT RECORDS/DIFFER-ANT/ARCHIPEL)
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Des grands territoires, une pop du bout du monde. Six ans après son album Hold On, Adam Wood invite à un voyage formidable au travers de quatre titres sans frontières, bourrés d’influences très anglo-saxonnes mais finalement très frenchy. Un retour qui annonce de belles promesses et un nouvel album des plus excitants.

DUSTER – Duster
(MUDGUTS)
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Il aura fallu attendre dix-neuf ans pour que les vétérans slow-core de Duster nous gratifient d’un nouvel album… Et l’attente en valait la peine. Sur ces douze nouveaux morceaux, les Californiens n’ont rien perdu de la science des arpèges en slow motion qu’ils dévoilaient sur l’excellent Stratosphere (1998). Ce qui est probablement dû au fait qu’ils n’ont jamais vraiment cessé de tourner, notamment avec la fine fleur d’aujourd’hui comme Snail Mail ou le brillant (Sandy) Alex G.


U-BAHN

U-Bahn
(MELODIC RECORDS)
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Ceux-là connaissent bien leurs classiques. Peut-être un peu trop, d’ailleurs. Hannah Grace, une internaute inconnue, résume bien l’idée en commentaire de leur clip Beta Boyz sur YouTube : “Sounds like Devo’s version of I Can’t get no Satisfaction”. Ce quintette australien originaire de Melbourne, formé il y a environ un an, ne cache pas les influences de sa new wave déviante bercée de glam-pop lofi. On frôle parfois le plagiat de Devo et d’Ariel Pink. Mais notre pardon est accordé, car malgré cette drôle d’allure générale, il y a aussi beaucoup de maîtrise et d’assurance pour un si jeune groupe.

Le rattrapage du 6 décembre

En plein dans la dernière ligne droite de la campagne de pré-commandes de nos deux hors-séries, nous n’avions pu honorer ce rendez-vous hebdomadaire. On se rattrape ici.

YANN TIERSEN

YANN TIERSEN – Portrait
(MUTE RECORDS)
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Après All (2019), il fallait bien collectionner 25 titres comme 25 pistes possibles pour peindre le lent processus de macération qu’a été la carrière de Yann Tiersen. Portrait, comme son nom l’indique, se pose là comme l’affirmation d’un univers plein et singulier. On aurait pu craindre une compilation paresseuse, mais ce serait mal connaître le Brestois, qui choisit ici de réinterpréter quelques classiques, des titres moins connus ; mais aussi de nous révéler trois inédits comme des indices donnés sur les nouvelles voies qu’il explorera bientôt.

THE GO-BETWEENS – G Stands for Go-Betweens: The Go-Betweens Anthology, Volume 2
(DOMINO)
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Consacré aux années 1985-1989, ce deuxième volume de l’anthologie des Go-Betweens vient combler un vide dans la discographie du groupe de Brisbane, celui des mois, productifs, ayant précédé sa séparation. Au côté de rééditions vinyles des trois albums classiques de cette période (Liberty Belle and the Black Diamond Express, Tallulah et 16 Lovers Lane), d’un live énergique de 1987 et de disques de raretés. On rêve à quoi aurait pu ressembler leur septième album, provisoirement titré Freakchild.

WILL SAMSON – Paralanguage
(WICHITA)
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Comme d’autres artistes avant lui, on pourrait citer Baudelaire, Michaux ou Lou Reed, Will Samson tente de s’échapper de son corps par la prise d’hallucinogènes (la psilocybine) et en raconte les paysages mouvants à travers tout Paralanguage, d’où des ambiances fluctuantes et ouatées, un onirisme perpétuellement habité et pastorale, ce que l’on appelle un trip. On s’égare aisément dans cette psychologie brumeuse avec comme guide un minimalisme introspectif au cousinage de Labradford.

Mais rien ne vous empêche d’écouter aussi les autres sorties du jour :

ANDY DRAGAZIS – After Images (Lightwell Recordings)
EDDIE CURRENT All in Good Time (Castle Face)
V/A Hexagonistan (Alter K)
ST. VINCENT Nina Kraviz presents MASSEDUCTION Rewired
ANNIE HART A Softer Offering (Instant Records)
KAYTRANADA Bubba (RCA)
HINON Hors​-​Jeu (Donnez Moi Du Feu/Et Mon Cul c’est du tofu?/Medication Time Records)
MATA HARI – Building sites EP

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