Avec Erratics and Unconformities de Craven Faults, Making a New World de Field Music et L’Au-Delà de Double Date With Death, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 10 janvier 2020. C’est le premier numéro de l’année. Chouette.
CRAVEN FAULTS – Erratics and Unconformities
(THE LEAF LABEL)
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Qui est derrière Craven Faults, fierté de l’électro du Yorkshire occidental ? Une de ses rares interviews, donnée à The Vinyl Factory, révèle son processus de création : des boucles de Moog, pas plus de cinq ou six
notes, un peu de delay et c’est parti pour durer (Slack Sley & Temple affiche dix huit minutes au compteur). Tout est dans la maîtrise de l’intensité de ces phrases uniformes, qui se succèdent très rapidement. Un travail d’horloger.
FIELD MUSIC – Making a New World
(MEMPHIS INDUSTRIES)
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Le septième album de Field Music se veut conceptuel. Pour faire court, l’idée du groupe des frères Brewis est de résumer en dix-neuf morceaux les séquelles de la Première Guerre mondiale sur pratiquement un siècle. Ça peut sembler fumeux mais leur talent mélodique rend la chose tout à fait digeste.
DOUBLE DATE WITH DEATH – L’Au-Delà
(HOWLIN BANANA RECORDS)
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Marchant pied au plancher sur les traces de leurs amis Corridor, Double Date With Death semble ne jamais savoir où donner de la tête entre garage-punk et post-punk. L’Au-delà regorge de guitares aussi tranchantes que la lame de la faucheuse. Bien qu’il ne soit pas conseillé d’avoir un date avec la mort, au risque de ne jamais en revenir, l’idée paraît tout de suite plus tentante lorsque l’on écoute la dernière signature de l’excellent label Howlin Banana.
EPHEMERALS – The Third Eye
(JALAPEÑO RECORDS / BIG WAX)
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Hillman Mondegreen mène Ephemerals dans une quête permanente : sonique, d’abord, avec cet album plus produit que les précédents ; existentielle, en évoquant la dépression, le suicide ou la renaissance, puis en critiquant par le consumérisme outrancier et le mode de pensée binaire, lui qui affiche désormais sa transexualité. The Third Eye navigue entre le lyrisme, les envolées soul habituelles de Wolfgang Aubrun au chant et les expérimentations (textures, dissonances), sans jamais se départir de l’ambition musicale qui fait la force du groupe.
AIMING FOR ENRIKE – Music for Working Out
(PEKULA RECORDS)
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Avec des envolées de guitares sursaturées boostées par une kyrielle de pédales d’effets et une batterie percutante, Music for Working Out n’est pas à mettre entre toutes les mains et… les oreilles. Pour l’apprécier, il faut se lover dans les sons engorgés, dépourvus de chant, surchargés d’une puissance parvenue des confins d’une galaxie inexplorée. On adore. Ou on déteste. Il n’y a jamais d’entre-deux avec les bruyants Aiming for Enrike.