Julien Gasc, Dan Deacon, Destroyer… : Ça sort aujourd’hui et Magic aime

Avec L’Appel de la Forêt de Julien Gasc, Mystic Familiar de Dan Deacon ou encore Have we Met de Destroyer, Magic vous a sélectionné les disques importants de ce vendredi 24 janvier.

JULIEN GASC – L’Appel de la forêt 
(BORN BAD RECORDS) 
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La belle voix haute et blanche d’Aquaserge revient avec un troisième album plein d’amour . Opposant l’expression sincère des sentiments aux sociétés de contrôle et aux effondrements, il invite d’autres voix à chanter avec lui, faisant corps, chœur, communauté, sur des mélodies pop-prog’ seventies sophistiquées. 

DAN DEACON – Mystic Familiar 
(DOMINO) 
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Dans son huitième album, le quasi quadra Dan Deacon opte pour un usage définitivement plus raisonnable des effets et gadgets en tout genre qui ont parfois submergé son indietronica. C’est ainsi que, plus de dix ans après Bromst, son meilleur disque à ce jour, on redécouvre la puissance de composition de l’Américain installé à Baltimore.

DESTROYER – Have We Met 
(DEAD OCEANS / MERGE RECORDS)
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Dan Bejar, c’est la grande classe. Le Canadien à la voix si cool s’est affirmé comme une sacrée pointure. Ce Have We Met, treizième album, poursuit l’exploration des sonorités des années 1980 lancée avec son prédécesseur Ken. Mais l’on se détache petit à petit de cet album que l’on aurait tellement voulu aimer entièrement et dont on ne retiendra que deux ou trois pépites. C’est vrai, c’est déjà beaucoup. 

TORRES – Silver Tongue 
(MERGE / DIFFER-ANT)
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Torres, c’est d’abord une voix. Unique, forte, précieuse. Depuis quatre albums, Mackenzie Scott, guitare à la main, illumine par son chant des titres intelligents, aux structures mouvantes et à la sensibilité évidente. Mais sur ce Silver Tongue intense, elle parvient à hisser son écriture à un niveau inédit. Un disque remarquable. 

DAKOTA SUITE & QUENTIN SIRJACQ – The Indestructibility of the Already Felled
(SCHOLE RECORDS)
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Ce disque à l’identité bicéphale poursuit un travail commun entamé en 2011 entre Chris Hooson et le pianiste français Quentin Sirjacq a. Les onze titres hésitent en permanence entre évanescence et incarnation. On s’égare souvent dans cet univers pétri de culture japonaise, comme si l’on avait traversé l’écran pour se retrouver plongé dans les scènes de Voyage à Tokyo

SON LITTLE – Aloha 
(BECAUSE) 
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Troisième tour de chauffe réussi pour Son Little. Dans son Aloha, les guitares bluesy distordues de Bbbaby se complètent à la soul enivrante du titre Suffer. Un disque bien conjugué, entre la soul music du passé, et les machines électroniques du présent.

SUPERBRAVO – Sentinelle 
(FRACA !!! / MARELLE MUSIC / L’AUTRE DISTRIBUTION) 
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Superbravo convoque un Broadcast moins neurasthénique ou un Stereolab chaleureux. Avec distance et subtilité, pas mal d’humour et un peu de légèreté, Sentinelle finit par brouiller cette fameuse ligne claire, qui se nimbe ici d’étrangeté latente.

SQUIRREL FLOWER  – I Was Born Swimming 
(FULL TIME HOBBY / [PIAS])
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S’il ne fallait retenir qu’un seul titre du deuxième album de Squirrel Flower – Ella O’Connor Williams dans le civil – ce serait sûrement ce Street Light Blues fiévreux qui résume à lui tout seul une œuvre d’intense émotion. 

LONELY WALK – Lonely Walk
(PERMAFROST / I LOVE LIMOGES / KERVINIOU)
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Après deux LPs sur Satanic Royalty et Born Bad, le quintet bordelais change encore de crèmerie pour un troisième album qui ne change pas, par contre, de formule (gagnante) : un post-punk bien teigneux et toujours assez frénétique. En colère, saturée, cherchant la transcendance, ou le choc du réel, dans la moiteur d’un stage-diving. Il y a pire ambition.

FRANCES QUINLAN – Likewise 
(SADDLE CREEK) 
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Likewise, produit par son guitariste Joe Reinhart, doit s’appréhender comme la continuation d’un Bark Your Head, Dog (2018) qui voyait l’ancien groupe de Frances Quinlan évoluer d’un folk rauque vers une pop rendue plus spacieuse par l’incorporation de cordes et de claviers. 

SQUAREPUSHER – Be Up a Hello 
(WARP) 
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Be Up a Hello retourne à la drum’n’bass des débuts mais aussi à l’utilisation de vieilles machines comme le Commodore Vic20, synthé des années d’apprentissage pour Thomas Jenkinson. Ou comment retrouver sa hargne et une envie du danger. 

GORILLAZ – Momentary Bliss ft. slowthai & Slaves (Episode One)
(DAMON ALBARN & JAMIE HEWLETT/PARLOPHONE RECORDS)

La bande de Damon Albarn nous revient déjà avec ce Momentary Bliss qui inaugure un nouveau format : Song Machine, sorte de playlist que le groupe nourrira au fil de son inspiration, quand les morceaux seront prêts. Ce Momentary Bliss, en brassant large – du rap de slowthai à l’énergie fiévreuse de Slaves – vise encore très juste. De l’ovniesque qui file au cœur de la pop. La définition même de Gorillaz.

Mais rien ne vous empêche d(écouter les autres sorties du jour :

Lonely Walk – Lonely Walk (Permafrost, Kerviniou Et I Love Limoges)
Poliça – When We Stay Alive
The Drive-by-tucker – The Unraveling (Ato)
European Son – The Future’s Female (Wiyawya)
Youbet – Compare & Despair (Ba Da Bing Records)
Gengahr –Everything & More (Transgressive)
Lucien & The Kimono Orchestra – Piano Matinée (Cracki Records)
The Fantasy Orchestra – The Bear… And Other Stories (Disco Ordination)
Ben Watt – Storm Damage (Caroline International)
Gautier Toux – For A Word (Shed Music / L’autre Distribution)
The Guru Guru – Point Fingers (Luik Records / Grabuge Records)
Mokado – Ghosts Ep (Le Hameau Records)
Clémentine March – Le Continent (Lost Map Records)


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