Avec "Grande est la maison" de Cabane, "Suddenly" de Caribou et "Mission Bells" de The Proper Ornaments, Magic vous a sélectionné les albums importants qui sortent ce vendredi 28 janvier.
CABANE – Grande est la maison
(CABANE RECORDS)
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La cabane qu’a patiemment bâtie Thomas Jean Henri ces trois dernières années pourrait rappeler celle, bien réelle, que l’écrivain Henry David Thoreau construisit au bord de l’étang Walden, dans le Massachusetts, au printemps 1845. Henri et Henry font de la solitude la condition de leur ouverture sur le monde, de l’exploration intime des sentiments la clef d’une vérité plus large. «Si petite soit ma cabane, que grande demeure ma maison» ajoute Thomas Jean Henri, en exergue du clip de Take Me Home Pt. 2. Ainsi, sa cabane accueille un nombre impressionnant d’amis : Will Oldham (Bonnie Prince Billy) et Kate Stables (This Is the Kit) au chant, Sean O’Hagan (High Llamas) à la co-composition et à l’arrangement des cordes, Andy Ramsay (Stereolab) aux programmations et à la prise de son, Caroline Gabard et Sam Genders (Tunng, Diagrams) à la coécriture, les cinq chanteuses du chœur Bostgehio et les violonistes et violoncellistes d’un quatuor à cordes. Nous sont offerts ici les vertiges de l’infini en même temps que la chaleur d’un univers harmonieusement clos sur lui-même – les apanages d’une œuvre majeure.
CARIBOU – Suddenly
(CITY SLANG)
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Fade, le nouveau Caribou ? On a pu, on l’avoue, se poser la question aux premières écoutes un brin superficielles du dixième album de Daniel Snaith, tous projets solo confondus. Six ans après Our Love, le Canadien signe en réalité un disque gorgé de fausses pistes. Et commence finalement la nouvelle décennie pop par un grand medley créatif – et récréatif – de la précédente.
THE PROPER ORNAMENTS – Mission Bells
(TAPETE RECORDS / BIGWAX)
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De moins en moins duo, de plus en plus groupe, The Proper Ornaments continue de diffuser une musique hautement addictive, languide, douce et vénéneuse. Au fil d’une discographie qui commence à compter, ils ont créé un son qui leur est propre : vaporeux et mélodique, folk et psychédélique. Mission Bells sonne surtout comme le disque le plus abouti d’un groupe qui ne séduit jamais autant que lorsqu’il joue sur du coton.
SOCCER MOMMY – Color Theory
(LOMA VISTA RECORDINGS)
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Sophie Allison revient mettre un peu de couleurs et de sensibilité très millennial sur nos platines, deux ans après ses débuts avec Clean. Sur fond de chansonnettes poppies à souhait, oscillant entre bedroom-pop et indie-rock, la jeune Américaine réalise un touchant exercice de résilience. Elle pourrait bien devenir la Avril Lavigne de notre génération. Et étonnamment, c’est plutôt un compliment.
REAL ESTATE – The Main Thing
(DOMINO)
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Réinventé, Real Estate ? Dix ans après son premier album, le groupe originaire du New Jersey nous invite à le croire dès l’ouverture de son cinquième disque. L’indie pop est toujours planante mais plus légère, plus joyeuse, très easy listening. Mais les néo Brooklynois retournent vite dans leurs schémas plus classiques. Dommage. Reste la pureté de ces guitares ouateuses, signature du groupe.
HÉMISPHÈRE SUD – s/t
(ANOTHER RECORD)
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Ce groupe tourangeau devrait ravir les fans de pop anglaise, des Beatles à Stereolab, et de leurs correspondants français, de Fugu à Aquaserge. Pop progressive,pop à refrains , bubble-gum, krautrock à tiroirs, finissant sur les bancs de l’école de Canterbury, l’album semble évoluer du simple au complexe. Belle découverte d’un hémisphère du cerveau qu’on ne connaissait pas.
CHAPELIER FOU – Méridiens
(ICI D’AILLEURS)
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Chapelier Fou possède son univers propre, immédiatement identifiable. Méridiens, son sixième album, traque invariablement les mêmes obsessions : confronter acoustique et électronique dans un grand charivari. Il n’y a guère que Mocke qu’on puisse rapprocher même très vaguement de Chapelier Fou dans la scène d’ici pour cette même propension à la poésie irrésistible.
THE ORIELLES – Disco Volador
(HEAVENLY RECORDINGS)
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Deux ans après leur premier album, la musique du quatuor de Halifax a progressé plus vite de l’avant que la Grande-Bretagne vers la sortie, tant ce Disco Volador radicalise les pistes rythmiques esquissées par Silver Dollar Moment, estompant les mélodies le long de morceaux comme des petits films scandés d’un funk psychédélique aux rythmiques caoutchouc.
JEAN-BAPTISTE SOULARD – Le silence et l’eau
(HORIZON MUSIQUES)
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Croisé en tant que guitariste avec le groupe Palatine ou avec Roni Halter, Jean-Baptiste Soulard s’appuie sur les mots de l’écrivain Sylvain Tesson.pour un résultat résolument impressionniste. Accompagné de JP Nataf, Bessa et quelques autres, Soulard signe un disque à la fois classique et chaleureux comme un feu solitaire au creux de l’hiver.
SIBUSILE XABA – Ngiwu Shwabada
(KOMOS RECORDS)
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La musique de Sibusile Xaba peut être déroutante au premier abord : le guitariste sud-africain se laisse aller à des tourneries improvisées sans fin et des borborygmes chantés par un seul chanteur tire-larmes, Kholofelo ‘Naftali’ Mphago. Les incantations de ce disque seraient le fruit de conversations avec ses ancêtres. Manière, pour lui, de transmettre en forme d’hommage leur sagesse au monde
JUNIORE – Un, Deux, Trois
(A+LSO / SONY MUSIC)
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“I wish it was the 60s, I wish we could be happy”, chantait Radiohead en 1995 dans The Bends. Un morceau qu’a peut-être écouté Anna Jean, alors jeune adolescente. Fantasmer le Swinging London (le son, l’art de vivre) tout en y insufflant une dose de noirceur contemporaine (les paroles), tel est en tout cas le parti pris de Juniore.
MOONDOG – Oceans
(ESTATE OF MOONDOG)
À l’occasion de l’exposition multimédia consacrée au Viking de la Sixième Avenue au musée Kunsthalle Münster à Berlin, du 11 février au 19 avril, nous est donnée l’occasion d’écouter un EP d’adaptations de pièces connues du compositeur. On retrouve quelques-uns de ses plus beaux morceaux, dont l’inévitable Bird Lament, naturellement, installés dans un univers ambient en haute résolution. Des pièces initialement concoctées pour la visite de l’exposition mais qui ne perdent aucunement de leur saveur dans le casque. Il fait particulièrement bon de s’échouer dans les vagues de Pacific Ocean (Rain Forest).
BIRDS ON A WIRE (ROSEMARY STANLEY, DOM LA DENA) – Ramages
([PIAS] LE LABEL)
Pour leur second album ensemble, la Bésilienne Dom La Nena et la Franco-Américaine Rosemary Standley poursuivent leur exercice de reprises. Passent entre les cordes de leur violoncelle et les timbres diamétralement opposés de leurs voix (grave pour Rosemary, aigu pour Dom) des chansons de Pink Floyd (Wish You Were Here), Jacques Brel (Sous La Place) ou bien encore des standards catalans et bretons. Toujours dans une épure qui frappe par sa douceur.
V/A – Last and First Men Soundtrack
(DEUTSCHE GRAMOPHONE)
Décédé en février 2018, Jóhann Jóhannsson ne pourra pas écouter le score de son magnus opus Last and First Men, première tentative pour l’Islandais de s’atteler à la création d’un film. Celui qui a composé les bandes-originales d’Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh ou de Premier contact de Denis Villeneuve voit ses créations mises en musique par Hildur Guðnadóttir, vainqueure des Academy Awards pour sa soundtrack de The Joker. Les sonorités dépouillées de Last And First Men véhiculent une myriade de sensations, tantôt planantes, tantôt menaçante.
Mais rien ne vous empêche d’écouter les autres sorties du jour :
ALASKA GOLDRUSH – Camouflage (Luik Music)
KEVIN KRAUTER – Full Hand (Bayonet / Differ-Ant)
THE WORMS – Back to the bogg (Hidden Bay Records)
YUKSEK – Nosso Ritmo (Partyfine / Believe)
PULLED BY MAGNETS – Rose Golden Doorways (tak:til / Glitterbat / Differ-Ant)
WAJATTA – Don’t Let Get You down (Brainfeeder)
VOLIN – Cimes (Upton Park)
LOKE RAHBEK AND FREDERIK VALENTIN – Elephant (Posh isolation)
LIESA VAN DER AA – Easy Alice (Autoprod / Bigwax)
KING BISCUIT – Hammer It (JNR / Les Virants Déchireurs/ L’A D)
LIESA VAN DER AA – Easy Alice (Martingale)
LES DEUXLUXES – Lighter Fluid (Bonsound)
WRANGLER – A Situation (Bella Union)
