Avec "Earth" de Ed O'Brien, en couv' du dernier numéro de Magic, "Fetch The Bolt Cutters" de Fiona Apple et "Hermitage" de Ron Sexsmith, Magic vous a sélectionné les sorties importantes de ce vendredi 17 avril.
EOB – Earth
(UNIVERSAL)
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Seul point commun avec Radiohead, groupe dans lequel Ed O’Brien officie à la guitare depuis plus de trente ans ? Voilà un album qui démontre que prendre des risques – de sa voix de tête encore fragile à ses textes sans filtre, en passant par la diversité des styles abordés – ça paie. L’homme, comme nous tous, a plusieurs visages. Les siens sont toujours chics. Tantôt folkeux, à mi-chemin entre Jackson C. Frank et Nick Drake (Long Time Coming), tantôt cosmonaute à la Spacemen 3 (Mass), tantôt comme si les maîtres brésiliens Baden Powel et Vinícius de Moraes s’encanaillaient du côté de chez Nine Inch Nails (Bankster). Un album qui n’oublie pas de fêter la vie, du tellurique Brasil au groove organique d’Olympik – sorte de bonus track de Screamadelica. Un album simple, puissant et salutaire. Comme un «Je t’aime».
FIONA APPLE – Fetch the Bolt Cutters
(EPIC RECORDS)
Certains artistes passent une carrière entière à attendre leur chef d’œuvre. Fiona Apple les enchaîne. Huit ans après l’exceptionnel The Idler Wheel Is Wiser Than the Driver of the Screw and Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will Ever Do, ce Fetch the Bolt Cutters, cinquième album de l’Américaine, en fait encore la démonstration. Salué d’un 10/10 par Pitchfork, privilège rarissime, il sera analysé par nos critiques dans notre numéro du 7 mai – et il se pourrait que nous exprimions le même hommage à notre façon.
RON SEXSMITH – Hermitage
(COOKING VINYL)
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Ce nouveau disque de Ron Sexsmith est le fruit d’un exil : alors qu’il s’est installé depuis peu dans le village de Stratford au cœur de la campagne de l’Ontario, de nouvelles chansons le visitent. Ce n’est pas prévu alors, mais il décide de les enregistrer, de peur qu’elles ne s’envolent, comme les oiseaux qui peuplent son jardin et dont les chants ouvrent Hermitage. Ces chansons sont étranges ; si elles continuent son artisanat exceptionnel, elles portent en elles une signature inédite : l’optimisme. C’est donc avec un immense bonheur qu’on retrouve les chansons de Ron Sexsmith, un des grands songwriters de l’époque, l’égal d’un Randy Newman ou d’un Harry Nilsson.
THE REED CONSERVATION SOCIETY – EP2
(TRCS)
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La musique de ce deuxième EP de The Reed Conservation Society est peut-être avant tout un devoir de mémoire. Il évoque les chansons folk et orchestrées que Neil Young livrait au début des seventies et, plus généralement, la musique poussée sur les flancs de Laurel Canyon à l’ombre de ses saules et sycomores. Aussi, flotte la pop psychédélique du Pink Floyd de Syd Barrett (autre référence qui imprime le disque d’une traînée poudreuse et colorée). Enfin, affleure Cardinal pour les voix fragiles, légèrement vibrées et hissées par des orchestrations élégiaques.
Mais rien ne vous empêche d’écouter aussi les autres sorties du jour :
LOUP UBERTO – Racconto Artigiano (Three:four records)
SHABAZZ PALACES – The Don of Diamond Dreams (Sub Pop)
PACIFIC SHORE – Two Kingdoms (Pacific Shore)
MALENA ZAVALA – La Yarará (Yucatan Records)
NEUMODEL – Rock (neumodel – Grand Musique Management)
