Notre n°223 aurait dû paraître aujourd'hui. Notre trésorerie, vidée par les conséquences de la crise du COVID sur le monde de la culture, ne nous l'a pas permis. Avec vous, nous reviendrons.
Magic ne sortira pas ce mois-ci
Malgré un modèle économique fragile, la Revue pop Moderne relancée en janvier 2017 a été au rendez-vous pendant trois ans et demi et vingt-deux numéros. Plus de 2.000 pages de reportages, d’interviews et d’analyses.
Plus de 2.200 albums chroniqués. Plus d’une centaine d’artistes rencontrés et interviewés. Des rencontres avec les acteurs de la pop d’ici (Étienne Daho, Clara Luciani, Philippe Katerine, la Féline, Vincent Delerm, Jean-Louis Murat, Marquis de Sade, Dominique A, Bertrand Belin, Nicolas Godin, Feu Chatterton, Charlotte Gainsbourg, Phoenix…), ou d’ailleurs (The XX, Shame, Courtney Barnett, Weyes Blood, Aldous Harding…) ; une ouverture vers des personnalités diverses (Jonathan Coe, Edouard Baer, Thomas VDB, Arnaud Rebotini, Rebecca Manzoni, Irvine Welsh, Luz…) ou des thématiques nouvelles (le Brexit, le féminisme, les nouvelles formes de jazz ou de rap, l’économie du streaming…).
Bref : en trois ans, nous sommes parvenus exactement à ce que nous voulions. Donner à Magic une seconde vie, un nouvel essor qui est passé tant par le renouvellement de la (superbe) maquette que par l’émergence d’une nouvelle génération de journalistes. Si Magic disparaissait maintenant, je serais de toute façon très fier de ce que nous avons réalisé ensemble depuis janvier 2017.Mais voilà : il faut désormais tout faire pour que Magic continue de vivre.
La crise du Covid a pour nous été exceptionnellement dure. Si les ventes en kiosque et les abonnements ont été légèrement affectées, les recettes publicitaires, elles, se sont effondrées. Comment demander un soutien à des festivals ou à des salles de concerts qui se battent eux-mêmes pour leur propre survie ? Comment solliciter des labels qui, tout en nous répétant que nous sommes indispensables, ont du mal ces derniers temps à jouer le jeu ?
Fallait-il dès lors annoncer, comme au printemps 2016, la disparition de Magic ? Non. Pour une raison simple : nous sommes déterminés à trouver une solution pour paraître à nouveau dès que possible, comme nous l’avons réussi à chaque coup dur depuis quatre ans.
Tout doit être fait – et nous allons tout faire – pour trouver une solution permettant de reconstituer une trésorerie que la crise du Covid a rendu exsangue. Y parviendrons-nous ? Nous ne le savons pas. Allons-nous tout faire pour qu’il en soit ainsi ? Assurément. Nous vous indiquerons dans les prochaines jours et semaines les moyens d’aider Magic.
Une coopérative avec vous ?
Au-delà, du soutien ponctuel que nous tentons de négocier actuellement avec les pouvoirs publics ou avec quelques grands sponsors, nous allons tenter de réfléchir à la création d’une coopérative.
L’idée ? Que 10, 15, 20 lecteurs, ayant un peu les moyens, deviennent avec nous co-propriétaires du journal. Les quelques dizaines de milliers d’euros ainsi réunis permettraient de repartir rapidement pour ne rien rater d’une actualité autour de laquelle nous souhaitons tous réunir tous les deux mois.Certains d’entre vous nous ont déjà approchés cet été pour nous proposer un tel scénario. Si vous vous sentez de vous lancer dans cette aventure, n’hésitez pas à nous adresser un mail à l’adresse suivante : luc.broussy@magicrpm.com pour que nous puissions en discuter ensemble et réunir rapidement celles et ceux qui veulent et peuvent porter avec moi cette aventure compliquée mais si exaltante.
Aux autres, nous vous demandons solidarité et patience. En 1981, New Order nous le disait : « Dreams never end ». Celui de Magic ne doit pas se terminer.
Luc BROUSSY
Directeur de la publication
et toute l’équipe de Magic