Le week-end dernier le festival Rock In The Barn s’est tenu malgré la situation sanitaire inédite. À grand renfort de bon sens, de bonne volonté, de masques et de gel hydro-alcoolique, un peu plus de mille personnes ont pu se délecter d’une programmation rock indé et de qualité en toute sécurité.
Niveau musique, les équipes du festival ont misé sur l’ouverture d’un genre régulièrement annoncé comme mort. Avec des noms comme Al-Qasar ou Mohama Saz les programmateurs ont laissé la part belle à des groupes qui challengent la vigueur, la modernité et la diversité du rock. Exit les compositions entendues mille fois (ou tout comme), voici trois des groupes qui nous ont électrifiés et donné beaucoup d’espoir concernant la santé du rock’n’roll.
Warmduscher
Symbole même de fusion musicale futuriste, ce super groupe composé de membres de Childhood, Fat White Family, Insecure Men ou encore Paranoid London est peut-être le meilleur exemple de ce que le rock actuel peut offrir de nouveau. Venue du Sud de Londres la bande a bravé la règle de la quatorzaine imposée pour régaler le public d’un joyeux bordel sur scène, flirtant tour à tour entre kraut, disco, funk et post-punk pour ne citer que ceux-là et ce, avec autant de dérision que de folie.
The Mauskovic Dance Band
Ancien batteur de Jacco Gardner, Eerie Wanda puis Altin Gün, le hollandais Nic Mauskovic a trouvé sa voie en studio et sur scène aux côté de ses deux frères Marnix et Mano. Au programme langage ovni, touches d’italo disco, de new wave, de psyché, de funk, d’afrobeat, d’exotica, de bossa, de sonorités orientales, de rythmes caraïbéens… Bref, une opulence d’influences pas toujours bien identifiables pour un ensemble joyeux et expérimental qui invite à la danse et au lâcher prise.
Yīn Yīn
Entre la guitare à double manche, aussi classe qu’inhabituelle, arborée par le guitariste Yves Lennertz et les rythmes thaïs et vietnamiens des années 60 et 70, tout aussi peu communs, ce groupe de psyché-funk excelle en originalité. L’occasion de découvrir en filigrane de compositions avant-gardistes, l’âge d’or du rock et du funk de Saigon à Bangkok. Encore un produit hollandais (ils partagent le même label, Bongo Joe, avec Altin Gun et The Mauskovic Danceband) qui repousse les limites du revival, les frontières géographiques et offre un second souffle au rock que tous clamait enterré.
Merci Rock In The Barn pour la programmation, l’espoir insufflé au rock et pour le courage d’avoir maintenu cette édition réussie. So long!