The Black Lips, 2020
The Black Lips, 2020

Le Top 2020 de Maxime Jammet

  1. THE BLACK LIPS – Sing In A World That’s Falling Apart – (Fire Records)
  2. THE WAR ON DRUGS – Live Drugs – (Super High Quality Records)
  3. BAD PELICANS – Underground – (Chrysanthem Records)
  4. JOHNNIE CARWASH – Mom is a Punk – (Kids Are Lo-Fi & Flippin’ Freaks)
  5. SICK SAD WORLD – Anti-Covid Covers, Volume 1 – (Auto-produit)

L’année 2020 commence en trombe avec la sortie en janvier d’un disque incroyable des Black Lips, Sing In A World That’s Falling Apart, qui contient tous les ingrédients pour devenir rapidement culte. Porteur d’un titre génialement prémonitoire (il sort quelques semaines avant l’explosion du Covid-19), il marque un véritable tournant dans la carrière du quatuor d’Atlanta qui délaisse le genre garage après en avoir un peu trop raclé le pot durant quinze ans, entre premiers albums brillants et derniers efforts un peu dispensables. Confirmant des signes entrevus sur leur disque précédent avec la chanson Crystal Night, les trentenaires américains se refont une santé avec une fournée 100% country, et c’est un pur chef-d’œuvre. Si la mutation des bad kids cramés en gentleman cowboys est si smooth, c’est que les mecs sont originaires d’une vraie capitale de la country music. Entre ballades déchirantes (Gentleman, Get It On Time) et honky-tonks endiablés (Angola Rodeo), les Black Lips empilent les pépites en fusionnant les ingrédients caractéristiques du genre (violons, pedal-steel, rythmique sautillante) avec leur fougue juvénile toujours dévastatrice, sans oublier un vibrant hommage à leur région natale (Georgia). Quelques semaines plus tard, c’est au tour d’autres kids cramés, les frenchies de Bad Pelicans, de s’illustrer avec Underground, un EP de punk désarticulé, apocalyptique et bien sale où ils vident leurs angoisses existentielles (My Existence). 

Autre punk-rocker français, l’hyperactif Raphaël de We Hate You Please Die sort en avril une compil’ démentielle pour détendre un peu le pays en plein Covid-19, Sick Sad World, avec une quarantaine de jeunes pousses locales qui reprennent à leur sauce des tubes commerciaux de leur enfance. Absolument tout y passe : Pascal Obispo, Aqua, Britney Spears, Kylie Minogue. Mention spéciale aux Agamemnonz pour leur interprétation surfy du générique de Fort-Boyard.

C’est le même Raphaël qui sort avec son label Kids Are Lo-Fi un excellent EP en octobre, Mom is a Punk par Johnnie Carwash, qui fusionne à merveille punk et pop avec une héritière de Hope Sandoval derrière le micro, en plus cramée. Novembre arrive avec un cadeau de Noël avant l’heure, Live Drugs, ou dix versions live des plus belles pépites du combo dream-rock américain The War On Drugs : Red EyesAn Ocean In Between The Waves, Strangest Thing.. Des sommets de romantisme, dans la magie de l’instant.

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