Niki Demiller
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E. R. Jurken, Shame, Niki Demiller, John Lennon et autres sorties du 23 avril 2021

La playlist Magic des sorties du 23 avril 2021 compte des extraits des premiers disques de E. R. Jurken ou Brisebard, des nouveaux Field Music et Niki Demiller, ou encore d'une réédition massive de John Lennon.

E. R. JURKEN

I Stand Corrected est le premier véritable (et remarquable) album de E. R. Jurken, songwriter de l’Illinois, sept ans après un premier auto-produit. L’homme est capable de sortir de belles symphonies de poche, seul avec sa guitare, la partenaire qui l’ai aidée à sortir de mauvaises passes, la trentaine passée. C’est la première signature du label Country Thyme, distribué par Drag City.

FIELD MUSIC

Comme beaucoup, Field Music a expérimenté la musique dans un monde confiné, à base de fichiers éparpillés, ce qui a conduit les frères Brewis à réaliser, avec Flat White Moon, un album plus simple et direct que la moyenne de leur discographie. Les deux Britanniques nous ont détaillé leur processus de travail.

DEGIHEUGI

Le digger, beatmaker et sampler Degiheugi, Jérôme Vildaer à la ville, fait paraître son septième album, Foreglow. Un grand voyage déconnecté des lourdeurs de ce monde : coloré, rythmé, optimiste.

LISA LI-LUND

Glass of Blood (« verre de sang ») a été écrit par Lisa Li-Lund entre la Suède et Paris. C’est son premier projet solo depuis cinq ans, aux frontières de sa scène naturelle, l’anti-folk, et une écriture pop désormais mieux assumée.

BRISEBARD

Projet du co-fondateur du jeune label rémois Source Phonique Records, Alex Labart, Brisebard sort le maxi Culs et Chaise. Bienvenue au club des amoureux d’une pop exigeante et accessible.

NIKI DEMILLER

Entre pop et variété, entre mélodies et talk over, le musicien français Niki Demiller publie Autopsie de l’homme qui voulait vivre sa vie (visuel en tête de page), objet musical en forme de récit d’une existence – la sienne – passée entre rêve musical, carrière prometteuse dans le commerce et le retour à une vocation artistique qui désormais emporte tout. A écouter aussi en podcast.

ALFA MIST

Bring Backs est le quatrième album du MC, musicien et producteur londonien Alfa Mist, le premier chez Anti-. Un florilège des influences musicales – jazz, rap, groove, soul – qui font de lui un des artistes qui replacent Londres sur la carte d’innovation musicale depuis quatre ans.

DINOJAUR JR.

L’ensemble est, comme prévu, fort grassouillet, mais le Sweep It Into Space des archi-classiques Dinosaur Jr ne manque pas d’une spontanéité énergique qui lui donne un charme désuet.

THE GREEN FLAMINGOS

Le sextette suisse The Green Flamingos fait paraître In The Witching Hour, quatre ans après son premier disque, The Southern Oracle, qui a donné son nom au label de la formation. Connectés aux enjeux de notre époque (omniprésence des réseaux sociaux, féminisme), The Green Flamingos défend joliment une pop entraînante de facture classique.

SHAME

Live in the Flesh de Shame est paru en début de semaine sur les plate-formes numériques. C’est tout simplement la version sonore d’un documentaire (plutôt un live amélioré de Shame) diffusé sur YouTube le mois dernier, comptant sept titres joués en concert dans la foulée de Drunk Tank Pink. Des bêtes de scène, parmi celles qui manquent le plus en ce moment.

SUFJAN STEVENS

Après Meditations et Lamentations, Sufjan Stevens lâche dans la nature dix Revelations qui forment le troisième chapitre (sur cinq) de Convocations, soit 2 heures 30 d’abstractions composées pour documenter le deuil de son père biologique, disparu il y a deux ans.

EYDIS EVENSEN

Bylur est le premier album de la pianiste islandaise Eydìs Evensen, paru chez XXIM, la nouvelle division de la major Sony consacré aux musiques innovantes. Riche voire érudite, la musique de la jeune femme, très cinématographique, se nourrit de ses émotions intimes et des rudes paysages neigeux dans lesquels elle a grandi.

ALAN VEGA

Publié presque cinq ans après la disparition de la moitié du duo Suicide, Mutator ne peut pas, malgré les apparences, parler du virus que vous savez, car c’est un album « perdu » d’Alan Vega, enregistré entre 1995 et 1996. Il est le premier disque d’une série portée par le nom de projet Vega Vault. Mutator, une série d’archives qui sortira sur Sacred Bones Records et piloté par ses complices de longue date Liz Lamere et Jared Artaud.

V/A CRACKI RECORDS

Le label parisien Cracki Records célèbre ses dix ans d’activisme discographique par le troisième volume de sa compilation Mémoires d’Éléphant. 28 titres, certains qui ont marqué l’histoire du label, d’autres par des artistes gravitant autour de cette maison de goût, sensible à une electro-pop  innovante et généreuse – ici celle d’Agar Agar par exemple.

TDA

Ascète, chez Michel Records, est le premier album de TDA, aka Samuel Gougoux, multi-instrumentiste québecquois notamment vu à la batterie vers Montréal (VICTIME, Corridor, Jonathan Personne…). Au confins de l’indus et la no wave, TDA produit une musique expérimentale « pour témoigner des histoires qu’on s’invente en rapport avec les contextes qu’on a », dit-il.

JOHN LENNON

Après Imagine l’an passé, Plastic Ono Band bénéficie à son tour d’une réédition maximaliste de huit disques, sous le vocable The Ultimate Collection. Album le plus intime de John Lennon en solo, juste après la séparation des Beatles en 1970, le voici ici avec une infinité de prises rendues publiques, et un disque rempli d’« evolution documentaries », autrement dit des montages qui donnent à entendre l’évolution du processus créatif autour d’un morceau. L’ensemble est aussi peu indispensable que parfaitement émouvant – ces chansons restent d’une puissance invraisemblable un demi-siècle après leur parution.

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