De Hank Williams ou de Tom Waits en 1994 à Rihanna en 2018, Cat Power, grande interprète, a toujours mêlé son œuvre à celle des autres.
Cet article est l'article "Chan Marshall, reprises en dentelles" paru dans l'hebdo pop moderne n°1.
Comme avant elle Billie Holiday, Nina Simone et Karen Dalton, parmi d’autres sœurs en musique, Chan Marshall s’offre, tout entière, aux chansons. Sa voix est le véhicule qui leur permet de rester vives et de nous visiter à l’infini. Qu’elle les ait écrites importe peu, qu’elles lui soient contemporaines moins encore : ce qui compte en l’occurrence est l’émotion qu’elles recèlent, l’histoire qu’elles baladent. Plus que de la mélodie, des couplets et refrains, des arrangements et du rythme, c’est de cette émotion et de cette histoire dont Chan s’empare. Alors, les chansons deviennent siennes et s’y noue le dialogue éternel entre l’intime et l’universel.
Lorsqu’en décembre 1994, dans un petit studio de New York, Chan enregistre en compagnie du batteur de Sonic Youth, Steve Shelley, les chansons qui se retrouveront sur ses deux premiers albums, Dear Sir et Myra Lee, elle y glisse trois reprises :