Cette semaine, le quatrième numéro hebdomadaire de Magic porte en ‘une’ un album de la semaine pas comme les autres : Ants from Up There de Black Country, New Road. Un disque différent par nature, d’abord, puisqu’entre les mains du septuor originaire de Cambridge, fleuron du renouveau post-punk de South London, le rock britannique prend tout de suite des couleurs inédites, à la fois composites, électrisantes et venues de très loin.
Un disque exceptionnel par son contexte, également, le groupe ayant rendu public lundi le départ à effet immédiat de son chanteur et guitariste Isaac Wood.
Dans le message adressé par l’intéressé et relayé par le groupe, Isaac Wood dit ne plus se sentir à sa place derrière le micro de Black Country, New Road. “J’ai le regret de vous annoncer que, dernièrement, je me sens triste et j’ai peur. J’ai bien essayé de l’ignorer, mais c’est le genre de sentiment qui m’empêche de chanter et de jouer de la guitare en même temps“, précise-t-il avant d’assurer que sa décision n’est en aucun cas le résultat d’une dégradation de ses relations avec “six des plus belles personnes [qu’il] connaisse”.
À J-4 de la sortie de ce deuxième album, cette annonce surprise floute non seulement l’avenir du groupe (qui annule ses tournées à venir tout en promettant malgré tout de poursuivre l’aventure BCNR), mais elle devrait aussi – logiquement – faire de l’écoute d’Ants from Up There une expérience particulière.
Tout juste un an après le petit événement du premier (le déjà percutant For the First Time que nous avons classé dix-neuvième de notre Top 100 de 2021), la découverte du deuxième Black Country New Road se fera donc sous une tout autre lumière. Curieuse impression que d’entendre, dans des chansons toutes neuves, les vestiges d’un groupe dont la première formule a déjà disparu.