Le klezmer, musique instrumentale traditionnelle de la communauté juive, influence discrètement la pop depuis les années 1970, jusqu’à Black Country, New Road aujourd’hui.
Cet article est la reproduction de l'article «Le klezmer, un violon sur tous les toits» paru dans l’hebdo pop moderne n°4.
Quand elle ne joue pas avec Black Country, New Road, la violoniste Georgia Ellery se produit parfois dans un collectif baptisé Happy Beigel Klezmer Orkester, dont le seul album, paru en 2017, s'orne de la photo d'un de ces appétissants petits pains typiques de la culture ashkénaze. Le saxophoniste Lewis Evans, lui aussi, a passé une partie de son adolescence à jouer avec des musiciens pratiquant ce style de musique né au Moyen Âge au sein des communautés juives d'Europe de l'Est, et qui faisait danser les mariages au son des crissements de violons et des trilles de flûtes : «Souvent, la façon dont vous commencez à jouer en improvisant a un impact sur la manière dont vous écrivez, expliquait-il ainsi, début 2020, au magazine Loud and Quiet. Les gammes juives ont toujours fait partie de mon répertoire et elles ressortent beaucoup.» L'influence klezmer, évidente sur le premier album de Black Country, New Road, For the First Time (2021), est encore discernable sur le second, Ants from Up There, notamment sur les deux premiers morceaux, la bien nommée Intro et le premier single Chaos Space Marine.