Ellie James, chanteuse et claviériste du groupe, nous raconte la mystérieuse alchimie responsable du son La Battue. Une histoire de fratrie élargie jusqu’à une sœur de cœur (et de chœurs) et surtout une passion commune pour les synthés, instruments rêvés pour abattre toutes frontières musicales.
La Battue a débuté en 2019 quand tu as fait écouter tes propres compositions à ton frère, alors que vous aviez déjà vos groupes respectifs. Les morceaux de Farrago datent-ils de cette époque ?
Pour l’essentiel non. L’album est venu assez tard dans la vie du groupe parce qu’on a pas mal évolué dans la compo. Au début, il y avait ce truc très DIY. C’était beaucoup mes compos, réarrangées par mon frère (Bertrand James : batterie, chant), puis par Yurie (Yurie Hu : claviers, chant) quand elle nous a rejoints. On a ensuite appris à écrire de la musique ensemble, à s’écouter et à devenir un vrai groupe, évolution dont témoignent nos trois premiers maxis. Pour ce premier album, c’était beaucoup plus collégial. Désormais, une personne apporte une idée de morceau, et ensuite on le construit ensemble. Ça se passe essentiellement autour de nos ordinateurs. Chacun est dans sa chambre et WeTransfer est notre ami (sourire) ! On s’envoie nos sessions et on échange dessus, avec la possibilité de réessayer des choses. En fait, Bertrand ne touche jamais à une batterie avant que le morceau soit terminé. Il est sur Ableton [logiciel de musique, ndlr] avec ses petites briques MIDI. C’est assez marrant parce qu’ensuite, il doit apprendre à jouer les parties qu’il a imaginées dans l’ordinateur !
Tu me décris un dispositif taillé pour le confinement !
Je n’ai jamais conscientisé ce truc, mais c’est vrai. D’ailleurs le premier morceau de l’album a été écrit pendant le premier confinement. Il s’appelle PP en référence au ping-pong, parce que les voix commencent en question-réponse. Et on peut aussi dire qu’on l’a écrit en ping-pong, avec des allers-retours de mails et de sessions Ableton.