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L'Idiophone
Forever Pavot
Born Bad Records

Chronique : Forever Pavot, savant doux

La petite musique de cinéma d'Émile Sornin se réalise en grand sur "L'Idiophone". Avec sa douce poésie surréaliste, le troisième disque de Forever Pavot est d'un autre âge. Ce qui ne l'empêche pas d'être aussi l'album de la semaine de Magic du 3 février 2023.

Si ce disque était un dieu, il serait romain, aurait deux visages et s'appellerait Janus. Elle est facile, mais tout, ici, a deux aspects, simultanément. Les rires et les larmes. L’absurde et le sérieux. Pourtant, Émile Sornin le réclame : sa musique n’est pas vraiment à prendre au sérieux. Les postures très premier degré de la pop et de son intelligentsia ? Très peu pour lui. À bien le comprendre, il ne serait qu’un gars débordant d’humour et de talent, épris de vieilleries musicales, d’antiques instruments bancals et de cinéma d’un autre âge. Ce qui n’est après tout pas faux : dans les pas de Rhapsode (2014) et La Pantoufle (2017), ce troisième album, L’Idiophone, de son titre à son contenu, se présente encore volontiers comme une ambitieuse œuvre cinématographique et burlesque. Mais ce n’est plus suffisant pour le comprendre : un peu comme Michel Gondry ou Jacques Tati l’ont fait à leur manière, il y a une douce poésie dans ces 14 titres derrière les outrances, surréaliste de surcroît, ce qui n’affadit en rien les sentiments provoqués. Bien au contraire.

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