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© George Muncey

Quatre ans après avoir époustouflé le Royaume-Uni avec son rap fiévreux engagé, Tyron Kaymone Frampton, dit slowthai, s’offre son rêve d’ado : un groupe, un vrai, issu des circuits rock. Voici comment le Mark E. Smith du XXIe siècle est devenu l’un des artistes les plus importants de sa génération.

Part 0
L’ovni

Tracer l’héritage de la pop audible dans le monde du rap est moins compliqué que cela peut en avoir l’air, nous l’avions d’ailleurs fait au printemps 2020 dans le Magic n°221. On le disait déjà à l’époque : la pop est dans le rap, le rap est dans la pop. Le troisième album de l’Anglais slowthai, nom de scène de Tyron Kaymone Frampton, l’impressionnant UGLY, en apporte une nouvelle démonstration, même s’il pousse le curseur très loin. slowthai fait partie de ces rappeurs qui font volte-face en délaissant tout du hip-hop pour s’émanciper, s’immerger complètement dans un tout autre genre, exprimer leur art sans kicks, ni backs. La mue était inévitable.

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