Voici les chroniques des principaux disques parus ce 19 janvier 2024 : Sleater-Kinney, Nits, KCIDY et Keep Dancing Inc.
Le coup d'envoi de l'année pop 2024 a été donné la semaine dernière avec les parutions des chroniques consacrées aux albums de Bill Ryder-Jones (sorti le 12 janvier), Hoorsees (sorti le 12) et Sprints (sorti le 5). Les choses s'accélèrent cette semaine avec la parution des chroniques des albums-clefs de la semaine : Sleater-Kinney, Nits, Keep Dancing Inc et KCIDY.
Ces chroniques seront imprimées en version courte (à l'exception de celle de Keep Dancing Inc, imprimée à l'identique) dans le prochain numéro de notre hebdo, le premier de 2024, à paraître le 25 janvier pour accompagner les sorties du 26, vrai coup d'envoi de l'année pop.
Ces chroniques sont ici accompagnés de la playlist des sorties des 5, 12 et 19 janvier 2024, la première playlist de l'année 2024 disponible sous ces liens.
Nous nous saisissons de cette occasion pour rappeler l'engagement de Magic avec ses playlists : chaque week-end, nous faisons paraître une playlist des sorties d'albums, de maxis et de rééditions. Elle comprend un ou deux extraits des albums chroniqués par la rédaction mais aussi d'autres extraits, issus de sorties non traitées dans non supports papier. Autrement dit, la liste la plus exhaustive des sorties recommandées par Magic se trouve dans la playlist, chaque lecteur recevant l'occasion d'identifier des disques dont il n'a pas connaissance dans notre revue.
Aucun single ne figure dans cette playlist : les singles ont droit à leur propre playlist.
La playlist est gratuite et accessible à tous. Les chroniques, comme tous les contenus rédactionnels premium, ne sont accessibles qu'aux abonnés.
Bonne année pop avec Magic.
SLEATER-KINNEY
Little Rope
(LOMA VISTA RECORDINGS) – 19/01/2024
Un tragique accident, terriblement violent, forcément inattendu, est venu perturber l’enregistrement du nouvel album de Sleater-Kinney – désormais duo depuis le départ de la batteuse Janet Weiss en 2019. La plupart des morceaux était déjà écrits quand Carrie Brownstein a appris le décès de sa mère et de son beau-père lors d’un voyage en Italie, à l’automne 2022. Le temps du deuil s’est transformé en exorcisme électrique pour confronter la douleur lancinante de la perte sans la subir. Sa propre définition du recueillement. Carrie a rebranché sa guitare et laissé la force physique et instinctive de son jeu traduire ses coups de nerfs. Même quand certains morceaux débutent en douceur, elle prend un malin plaisir à mettre tous les potards dans le rouge à coups de saturations punk qui rappellent leurs années Riot grrrl. La voix de Corin Tucker, elle, résonne puissamment. Son phrasé est éruptif. Elle monopolise le micro, pour la première fois. Brownstein lui laisse volontiers le lead. La douleur était trop grande pour qu’elle assure les parties vocales – réparties pourtant équitablement depuis leurs débuts. Elle avait besoin de transformer sa peine. Seule Tucker pouvait l’élever en quelque chose d’autre, de plus combatif et conquérant. Une façon pour Brownstein de voir au-delà, tout en se sentant exister. Le titre du deuxième morceau de l’album Needlessly Wild se transforme, dans les paroles, en “I’m needless and wild”, inutile et sauvage, pour transcrire son état dans un profond sentiment d’ubiquité.