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© Sean Stout

Avec son quatrième album en quinze ans, DIIV cultive son goût pour les guitares qui s’envolent et les albums vus comme une œuvre globale. Et tant pis s’ils nous prennent pour des grenouilles teubées et manipulées.

C’est lors d’un début d’après-midi parisien étonnamment chaud pour le mois de mars que les Brooklynois DIIV ont fait la promotion de leur quatrième album à paraître ce vendredi, Frog in Boiling Water. Le rendez-vous était pris au disquaire Balades Sonores, rue Pierre Picard dans le XVIIIe arrondissement. Cinq ans après Deceiver, Frog in Boiling Water est le fruit d’un long travail. Contrairement à son prédécesseur, chargé émotionnellement et marqué par une envie de faire table rase du passé, ce nouvel album évoque de manière plus globale l’effondrement d’une société au stade ultime du capitalisme. L’album tire son nom d’un chapitre du roman de Daniel Quinn, The Story of B. (1996). «Si vous plongez une grenouille dans un bol d’eau bouillante, elle essaiera d’en sortir, explique le groupe dans le communiqué de presse. Mais si vous la mettez dans une casserole d’eau tiède et que vous la faites chauffer à feu doux, la grenouille, avec un sourire sur le visage, se laissera bouillir jusqu’à la mort (…). Le capitalisme, c’est l’eau qui va bouillir et nous sommes les grenouilles.» Est-ce l’espoir ou le cynisme qui se cache derrière leurs paroles ? Une chose est sûre, cet album est une invitation à la réflexion et à la réaction. Et, malgré les sombres perspectives qu’il dessine, il devrait parler à tout le monde. Zachary Cole Smith (guitare et voix), Andrew Bailey (guitare), Colin Caulfield (basse, guitare et claviers) et Ben Newman (batterie) sont autour de la table.

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