Adieu Scott Walker, héros pop moderne

Scott Walker nous a quittés ce lundi 25 mars. Avec ses années Walker Brothers dans les 60’s et ses disques tardifs sur 4AD à partir de 2007, il laissera une empreinte éternelle sur la pop music.

 

«Pendant cinquante ans, le génie de l’homme né Noel Scott Engel a enrichi la vie de milliers de personnes, d’abord comme membre des Walker Brothers, et plus tard comme artiste solo, producteur et compositeur d’une originalité sans compromis.» Voilà une partie du message publié par le label 4AD sur son site pour accompagner l’annonce de ce décès dont la cause n’a toutefois pas été précisée.

Né le 9 janvier 1943 à Cleveland (Ohio), il a débuté comme bassiste de studio à Los Angeles, puis a connu une carrière aussi fulgurante que couronnée de succès dans le groupe de faux frères les Walker Brothers (1965-1967) à Londres, en pleine période du Swinging London. Même s’il reconnaît avoir beaucoup appris pendant ses années de gloire, il préfère se retirer du devant de la scène pour s’adonner à des pratiques musicales plus expérimentales et aventureuses, achevées sur 4AD. Sa carrière solo, émaillée par des années de silence discographique, ne compte pas moins de 18 albums, parmi lesquels Scott (1967), Scott 2 (1968), Scott 3 (1969) et Scott 4 (1969), sont considérés comme des oeuvres de tout premier ordre. Le Guardian a écrit l’un des articles les plus complets sur son parcours.


Aujourd’hui, les hommages pleuvent sur les réseaux sociaux. Mais les personnes qui les signent sont des signes encore plus révélateurs de la place qu’il occupait dans le monde de la musique indépendante et bien au-delà.  Thom York et Nigel Godrich se sont par exemple exprimés sur cette disparition. De David Bowie à Jarvis Cocker en passant par Marc Almond, Tindersticks et Pulp : nombre d’artistes pop moderne se sont dits influencés par Scott Walker. Et il n’y a qu’à écouter le Thin White Duke, quand il entend Walker lui souhaiter son cinquantième anniversaire, en 1997, à l’antenne de la BBC. “Je vois dieu à la fenêtre, s’émeut-il en direct (…). C’est mon idole depuis que je suis enfant.”

Dans sa dernière interview accordée au Guardian, à l’occasion de la sortie de Sundog, un livre de ses textes, il confiait “I am writing for myself, but I’m writing for everyone else too.” Une invitation inclusive à replonger passionnément dans sa musique et tous ses écrits.

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