Pourquoi sommes-nous attirés par tant de noirceur ? On se le demandera à l’écoute de Dead Magic, quatrième album de la Suédoise Anna Von Hauswolff, à la charnière d’un requiem et d’un rituel profane. Constitué de cinq et longs mouvements, l’ambiance est au tourment avec, comme toujours chez la dame, un mysticisme porté par un orgue enregistré à Marmorkirken, la cathédrale de Copenhague. S’y joignent quelques velléités bruitistes, témoins de sa collaboration avec le groupe de metal Wolves In the Throne Moon. N’oublions pas la présence de Randall Dunn à la production, croisé aux côtés de Earth et Sunn O))). Une pensée pour Jarboe ou à Nico pour ce chant entre déclamation et aveu. Un chaînon manquant possible entre Arvo Part et Michael Gira. Assurément l’un des grands disques de 2018.
Gregory Bodenes