Jusqu’à la fin de l’année, les rédacteurs de Magic délivrent tous les jours leur Top 2017, sous la forme d’une liste de 10 albums, assortie d’un texte de mise en relief.
1. GRIZZLY BEAR Painted Ruins (RCA)
2. RICHARD DAWSON Peasant (Weird World)
3. ZIMPEL/ZIOLEK Zimpel/Ziolek (Instant Classic)
4. SLOWDIVE Slowdive (Dead Oceans)
5. BONNY DOON Bonny Doon (Salinas Records)
6. KELLEY STOLTZ Que Aura (Castle Face Records)
7. BLANCK MASS World Eater (Sacred Bones Records)
8. LCD SOUNDSYSTEM American Dream (DFA Records/Columbia)
9. FLOTATION TOY WARNING The Machine That Made us (Talitres)
10. MAC DEMARCO This Old Dog (Captured Tracks)
+ Une réédition : STEVE HIETT – Down On The Road By The Beach (Sony Japan)
Comment ne pas décerner à Painted Ruins le titre d’album pop moderne le plus abouti de l’année ? Pop : on connaissait depuis longtemps l’exigence du songwriting de Grizzly Bear, groupe phare de Brooklyn. Moderne, car voilà qu’on lui découvre, sur son cinquième disque, un penchant nouveau pour les arrangements et les sonorités électroniques, qui change totalement la couleur de ses compositions, d’un coup plus actuelles, plus “art rock”. Sublimées.
A son image, 2017 a été riche de ces albums à la production haut-de-gamme : les retours de Flotation Toy Warning et Slowdive sont triomphants, LCD Soundystem conserve la palme de l’élégance et Blanck Mass celle de la radicalité jouissive. Globalement, l’année a été marquée par la confirmation renouvelée de quelques grands noms chers aux aficionados pop (ici, Mac DeMarco et Kelley Stoltz, mais aussi John Maus ou Ariel Pink, qui toquent à la porte de ce classement).
Par inclination naturelle pour l’expérimentation, le renouveau, l’originalité, j’ai cependant choisi de primer deux ovnis et de leur faire une place sur le podium. Le premier, Peasant, de Richard Dawson, est un disque de troubadour renversant. Dérangeant, il fait partie de ces albums dont on sait dès la première écoute qu’on ne les amadouera jamais vraiment.
Le deuxième, Zimpel/Ziolek, signé par un duo de musiciens polonais d’avant-garde, constitue un kaléidoscope exceptionnel de sons et d’ambiances variées, du jazz à la pop expérimentale. Étonnamment accessible, il renvoie à l’esprit des premiers travaux d’Animal Collective, ce qui ne gâche pas notre plaisir. Et qui confirme, si besoin était, que la pop n’a toujours pas finie d’être réinventée. Vivement 2018.