Arab Strap, Gloria, Jane Weaver, Fruit Bats et Institut font partie des sorties du vendredi 5 mars 2021, avec notamment la quatrième volume de la série culte Wizzz - Psychorama. Retrouvez les tous en playlist.
Arab Strap
Le premier album, ensemble, d’Aidan Moffat et Malcolm Middleton en seize ans est un événement considérable dans l’univers indie. As Days Get Dark, publié par Rock Action, nous rappelle combien les pépites des Écossais Arab Strap nous avaient manquées : les voici toujours aussi rocailleuses, faussement minimalistes, parlées-chantées, en plus contemporaines et matures que jamais.
Gloria
A chaque nouvel album de Gloria, cette impression tenace que Lyon est désormais la capitale mondiale de la pop. Le guitariste producteur Kid Victrola a enfanté un pur tourbillon de garage, psyché, son Motown et indie nineties avec son magnifique trio de vocalistes et sa section rythmique tonique et sensible. Le Wall of Sound appliqué aux girls group a survécu à Phil Spector et il s’écoute, tous potards à fond, sur Sabbat Matters, deuxième album de Gloria. Encore une belle pioche de Howlin Banana.
V/A Wizzz French Psychorama
Born Bad Records a toujours besoin de cinq ans en moyenne pour porter à maturité sa chasse aux trésors, dans les mines enfouies de la pop française de la fin des années 1960 et du début des années 1970 (1966-1974 ici). Voici aujourd’hui Wizzz 4, riche moisson de 16 titres, quatrième volume en vingt ans d’une collection indispensable et culte.
Jane Weaver
La très prolifique Jane Weaver (un album tous les deux ans en moyenne) revient en pleine forme avec Flock, tous synthés dehors, avec son avalanche habituelle de couleurs et de lyrisme futuriste.
Old Mountain station
Le quintette parisien Old Mountain Station, protégé de Kid Loco, publie The Summer Ends, troisième album en forme de synthèse de ses deux premiers, un hommage conscient aux guitares indés des nineties qui ont changé nos vies, quelque part entre le courant Granddaddy et le courant Nada Surf.
Fruit Bats
Le songwriter Eric D. Johnson (qui a notamment joué dans The Shins) poursuit son projet folk-pop Fruit Bats avec The Pet Parade, neuvième album en vingt ans. Nulle trace de la distance entre les musiciens qui a été la contrainte de cet enregistrement semi-confiné : voici encore des chansons à serrer contre son cœur.
Institut
On avait adoré Prenez soin de vous au moment de sa parution en plein premier confinement. Il donnait à la sidération ambiante une perception à la fois loufoque, poétique, irrévérencieuse et visionnaire (« C’est fini la bamboula : activités non essentielles, restez chez vous », susurré quatre mois avant la crise de nerfs du monde de la culture lié à la deuxième vague épidémique). Cette synth pop se déploie sur dix autres titres, L’effet waouh des zones côtières, satire sans pitié de notre monde numérique et hygiéniste. La révolte de Bruit Noir, la titraille de Mocke (Je suis dans la data), les acquis de la French touch.
Painted Shrines
Heaven and Holy est le premier album de deux routiers barbus de l’indie pop US, ici associés : Jeremy Earl (Woods) et Glenn Donaldson (Skygreen Leopards, The Reds, Pinks & Purples). Sons DIY, voix de tête haut perchée et mélodies ciselées : une certaine idée du paradis.
of Montreal
C’est la fin du puzzle mais le début de l’exploration. Of Montreal fait paraître le deuxième disque de son double album auto-produit annoncé en février, I Feel Safe With You, Trash. Un bouillonnement de sons pop et funky, pour aller vite. Les fans et les non fans feront leur tri sélectif.
Kings of Leon
When You See Yourself, huitième album de Kings of Leon (le premier en cinq ans) appartient à l’histoire de la pop et de l’économie : il est le premier disque disponible sous la forme d’un NFT (Non Fungible Token), c’est-à-dire d’exemplaires non interchangeables acquis via blockchain. Musicalement, c’est moins révolutionnaire mais c’est du King of Leon en forme respectable.
Visionist
L’artiste expérimental Louis Carnell, qui officie depuis Londres sous le nom Visionist et sous la protection de Ninja Tune, chante pour la première fois sur A Call To Arms. Haley Fohr,aka Circuit des Yeux, apparaît sur ce troisième album en dix ans.
BirdPen
BirdPen – à savoir Mike Bird et Dave Pen, échappés d’Archive – sortent All Function One, sixième album qui avait pour thèmes, dès sa conception, , avant même le premier confinement, l’isolement et la peur de l’extérieur. Un disque pop de facture classique sur un monde qui va trop vite.
Olivia Jean & April March
Non, ce n’est pas un morceau échappé de Wizzz 4, mais le split project d’April March (la plus francophile des Américaines, lancée par Tricatel) et Olivia Jean (The Black Belles). Les deux pop addicts interprètent les mêmes trois morceaux, chacune dans leur langue de cœur, avec et tous les petits arrangements que cela rend nécessaire (Petite Voyoutte devient Punkette). C’est un maxi mais ça tiendrait la route sur un album.
Azita
Drag City fait paraître la huitième référence d’Azita Youssefi (Azita pour la scène). Des guitares indie et des influences seventies à la pelle.
Jimbo Mathus & Andrew Bird
These 13 est une collection de travaux commun entre l’hyper-respecté Andrew Bird et son ancien partenaire au sein des Squirrel Nut Zippers, groupe de swing jazz traditionnel dans lequel Bird a fait ses premiers pas dans les année 1990, jusqu’en 2000. Vingt-et-un ans après, les deux hommes portent à l’os leurs émotions musicales les plus intimes. Andrew Bird reconnaît à son partenaire une influence décisive dans sa trajectoire, en le déviant d’une vision théorique de la musique.
Ian Sweet
Show me how you disappear est le troisième disque de Jilian Medford, ancienne étudiante du Berklee College of Music. La Californienne y déploie une musique très produite et ambitieuse au service des dérèglements intimes les plus sincères.
Field Works
Neuvième album de Field Works, projet porté par le producteur Stuart Hyatt, Cedars est un fabuleux OVNI qui mélange ambient et electro pointue, sons traditionnels moyen orientaux et poésie en arabe et en anglais, clamée-chantée par Youmna Saba et H.C. McEntire. In-ouï au sens premier du terme : jamais-entendu.
Photay
On Hold, sorti sur les plate-formes en 2020, bénéficie depuis vendredi d’une sortie en vinyle. Photay est le nom de scène du jeune électronicien new-yorkais Evan Shornstein, qui avait révisé ce travail afin de lever des fonds pour la banque alimentaire de New York au plus fort de l’épidémie, avec comme matière première sonore les musiques d’attentes téléphoniques. Ne coupez pas.
Bernice
Eau de Bonjourno est une proposition venue du Toronto, et comme souvent le Canada attise les papilles de nos oreilles curieuses. Sorte de soul du XXIe siècle, le projet de la vocaliste Robin Dann propose un troisième album aux références pop très sûres et au tempérament très aventurier.
Alex Bleeker
Après deux EPs disséminés en 2010 et 2016, le Real Estate Alex Bleeker délivre son premier effort solo, Heaven on the Faultine. Petit bijou de lo-fi et de folk pop érudite (des airs de Yo La Tengo), il se base sur un home recording spontané et « l’enjeu de gérer l’anxiété liée à un sentiment de péril imminent » des années Trump.
Adult Mom
Adult Mom : non vous n’êtes pas égaré sur un site pour les plus de 18 ans, mais sur le troisième album du groupe de Stevie Knipe, centré sur la vie confuse des jeunes adultes en général et de cette époque en particulier. Bien fait mais convenu. A la papa, en somme.
V/A Loyal Bros
Plutôt que le maxi auto-tuné de Drake, Scary Hours vol. 2, la sortie rap à guetter ce vendredi est proposée par Lil Durk et son label Only the Family. Une mixtape de 23 morceaux avec des noms susceptibles d’émerger : Booka600, Memo600, Lil Uzi Vert, Tee Grizzley.
V/A Nadsat
Sous ce titre Nadsat, une compilation consacrée à la toute dernière génération électronique française proposée par Because sous influence gabber, trance, eurodance et afrobeat. En mode name-dropping, ça donne ça : Maud Geffray, Krampf, Bamao Yendé, ascendant vierge, Evil Grimace, aamourocean, Fatal Walima, anyone ID, Kabylie Minogue, Sentimental Rave, Von Bikrav, Voiron, Nyoko Bokbae, Paul Seul de Casual Gabberz, Crystallmess, Dj Varsovie.
Neil Young
Un vendredi de sorties sans le nom de Neil Young est un vendredi indigne. 131 titres dont 62 inédits : Neil Young régale avec un coffret de dix titres, Archives II, couvrant la période reine 1972-1976 (On The Beach, Tonight’s The Night, Zuma, et le récemment paru Homegrown). Paru en édition limitée en novembre, le petit trésor est à la portée d’un public plus large.