Avec Persona de Bertrand Belin, Highway Hypnosis de Sneaks ou encore La Onda de Juan Pablo de Juan Wauters, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 25 janvier.
BERTRAND BELIN – Persona (Cinq7 / Wagram)
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Bertrand Belin déroule sur ce Persona nouveau son rythme si caractéristique, balancier du marcheur dans la grande ville, ou du blues le plus ancien, mais moins porté ici par son singulier jeu de guitare que par des batteries mates, des basses répétitives, ponctuées d’inserts subits de synthétiseurs, comme des trouées de lumière, ou d’obscurité, dans la narration. Vous pouvez retrouver son entretien croisé avec Olivier Marguerit, alias O, dans notre dernier numéro.
SNEAKS – Highway Hypnosis (Merge Records / Differ-Ant)
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Une boite à rythme, une basse et un micro ont suffi à Sneaks pour imposer en deux albums son écriture lapidaire, mélodique et légère, son minimalisme DIY et son corps dansant. Enregistré à New York en 2017, ce troisième album enrichit quelque peu le spectre sonore de la musicienne. C’est un coup de coeur Magic dans notre dernier numéro et vous le pouvez lire sur notre site.
JUAN WAUTERS – La Onda de Juan Pablo (Captured Tracks / Differ-Ant)
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L’Uruguayen parcourt l’Amérique latine avec son matériel d’enregistrement et joue la musique traditionnelle de chaque pays qu’il visite. La Onda de Juan Pablo est un magnifique album de guitare, complété par des claviers modernes et le talent des musiciens locaux rencontrés sur la route. On a hâte de découvrir les deux prochains volets de cette trilogie latine !
EERIE WANDA – Pet Down (Joyful Noise / Differ-Ant)
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Peut-on faire une musique nostalgique sans être passéiste ? Rarement. Eerie Wanda y parvient. Le deuxième album de la Néerlandaise poursuit le travail entamé en 2016 avec Hum dans un même registre d’inspiration seventies. Le résultat sonne comme si la voix feutrée de Margo Guryan se lovait dans les instrumentaux les plus cadencés d’angel olsen époque Half Way Home.
TIM PRESLEY’S WHITE FENCE – I Have To Feed Larry’s Hawk (Drag City / Modulor)
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Dans son registre revivaliste, psychédélique, doucement expérimental, Tim Presley offre ici des chansons plus introspectives, la voix haute et vacillante entonnant complaintes et ritournelles angoissées, façon Neil Young (Phone), Syd Barrett (Loreleï), Mayo Thompson (Neighborhood Light), sur des guitares aux pattes d’insecte, des batteries matées, de chétifs pianos. Ce lyrisme fragile, inédit, contraste avec le minimalisme subtil et grésillant des arrangements.
NILS FRAHM – Encores 2 EP (Erased Tapes Records)
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Nils Frahm retourne à ses obsessions actuelles (prépondérantes en live) pour les compositions électroniques hypnotiques. Les douze minutes de boucles entêtantes de Spells illustrent parfaitement son degré de maîtrise du genre.
BALTHAZAR – Fever (PIAS)
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Balthazar marque son retour cette année avec Fever, un quatrième album bien plus enjoué et dansant que les précédents. Mais on retrouve toujours les sonorités recherchées, les lignes de basse percutantes et les chœurs entêtants auxquels le groupe nous avait habitués. Taillé pour les salles de concert. Nous avons récemment rencontré le groupe pour leur parler de ce changement.
TOY – Happy In The Hollow (Tough Love / Differ-Ant)
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Produit et mixé par le quintette londonien, ce quatrième album de Toy affirme un songwriting inspiré par les ritournelles acid-folk ou le krautrock le plus atmosphérique et un son affiné, spacieux, oscillant entre lumière et obscurité, l’ombre surgissant comme l’envers de la lumière. Rétro, mais pas trop.
WILLIAM TYLER – Goes West (Merge Records)
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Goes West, comme les trois jalons de sa discographie, crée un lien ténu mais bien présent entre l’auditeur et les mélodies lumineuses et profondes. Le grand talent de William Tyler est de refuser toute cérébralité et de laisser s’exprimer sans filtre une sensualité de chaque instant.
MARK STEWART – Learning to Cope with Cowardice / The Lost Tapes (Mute / PIAS)
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Remises dans leur contexte, ces Lost Tapes soulignent l’impact du personnage sur la «scène de bristol» à venir, et rappellent que certaines de ses sonorités radicales annoncent Coil, et plus tard les doux-dingues de Black Dice, et actuellement Eric Copeland, notamment pour ce goût du chaos qui n’en est pas un.