Bonnie Banane (Nini) bannière
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© Pablo Jomaron

Entre R’n’B, chanson, jazz, funk, exotica, hip-hop, électro, Bonnie Banane brouille les frontières entre les genres et réconcilie les réalités les plus opposées : humour et colère, sensualité et violence, "Joie intense, Tristesse profonde" – titre du dernier morceau de son deuxième album, "Nini". Bonnie funambulise adroitement entre montagnes et vallées mais pas dans un «en même temps» générateur à la fois de confusion et de consensus, plutôt peut-être dans le «ni l’un ni l’autre», farouche et émancipé, de ce surnom enfantin. Nini, ici et maintenant.

Nini est un album foisonnant, très riche en propositions musicales, avec plein de détails, de sound design. On a envie de l’écouter plusieurs fois pour en saisir toutes les subtilités. Est-ce qu’il y a une volonté chez toi de t’approprier et de travailler les genres «pop» ?

En studio, on ne pense pas trop en termes d’inspirations, de références. Ce que je peux dire de l’album, c’est qu’il ressemble vraiment aux gens qui l’ont fait. J’ai composé avec deux personnes : Janoya, qui est compositeur et trompettiste, et Monomite, qui joue du Moog, de la basse et de la batterie avec moi sur scène, et qui est aussi un de mes plus vieux amis. Tous les deux ont un groupe, Fungi, un peu jazz fusion mais avec plein d’inspirations. On a plein de musiques en commun – pour résumer, celles faites par les Noirs américains, la funk, la soul, le jazz, le hip-hop – mais on ne théorise pas trop quand on fait de la musique ensemble. Ces inspirations, elles sont là, ça bave, ça ressort. C’est la rencontre avec Janoya, l’écoute de ses démos, qui m’a donné envie de faire cet album. On a composé les chansons tous les trois, et puis j'ai demandé à Félix Petit de nous rejoindre. Lui c’est un multi-instrumentiste et compositeur, qui gère le studio d'un label québécois qui s'appelle Bonsound et qui joue avec Hubert Lenoir, un artiste québécois assez populaire là-bas. En le voyant sur scène, sa manière d’être dans la pièce, attentif aux autres, plein de douceur et de skills, j'ai tout de suite su que j'avais envie de bosser avec lui.

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