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© thomas jean henri

Au printemps 2020 a paru "grande est la maison", premier album de cabane, projet imaginé et orchestré par le Belge thomas jean henri. Au sein de la rédaction, il avait enthousiasmé et bouleversé, et été élu disque de l’année. "Brûlée", son successeur et deuxième pierre d’une trilogie annoncée, paraît à l’hiver 2024. Sur les quatre années qui ont passé, la genèse douloureuse de ce nouvel album et les lumières qu’il recèle néanmoins, les artistes qui l’ont épaulé dans sa création, thomas se confie.

La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était lors de la session d’écoute de Brûlée au Centquatre à Paris, en juin. À l’époque, il n’était pas question que l’album paraisse. Finalement, il sort ce 26 janvier. Pourquoi ne souhaitais-tu pas cette parution ?

Ce qui est compliqué avec ce disque, c’est que je ne sais pas y mettre des mots. Je ne parviens pas bien à expliquer ce que j’ai ressenti tout au long de sa réalisation, ce que je ressens aujourd’hui. Cela n’a rien à voir avec de la fausse modestie – c’est juste que ce disque est très particulier pour moi. Sa création a été, comme pour tous les disques je crois, un marathon. Une histoire longue, avec ses hauts et ses bas… comme dans une relation amoureuse. En général, le moment qui m’apporte le plus de joie, c’est le dernier jour du mixage. Je me souviens du dernier jour de mixage de grande est la maison avec Ash Workman 1 à Margate ; je rentrais à mon hôtel avec la musique dans les écouteurs et c’était un grand moment de joie. Parce qu’on était arrivés au bout et que j’en ressentais une grande fierté – d’avoir eu cette force-là. Personne n’a encore entendu le disque, il n’appartient qu’à toi : il existe ainsi trois ou quatre jours magiques quand tu finis un disque. Quand nous avons terminé les mixes de Brûlée, j’ai fait la même chose : je suis allé sur la plage de Margate et me suis mis le disque dans les oreilles. Mais à la moitié de In Parallel, le premier morceau, j’ai arrêté d’écouter. J’étais envahi par une colère, une tristesse aussi, que je ne parvenais pas à calmer. Parce que j’avais – et j’ai toujours – le sentiment d’avoir beaucoup plus perdu que gagné avec ce disque.

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