Chris Cohen, Michelle Blades, The Psychotic Monks, C Duncan… : ça sort aujourd’hui et Magic aime

Avec Visitor de Michelle Blades, Private Meaning First de The Psychotic Monks ou encore Health de C Duncan, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 29 mars.

CHRIS COHEN – Chris Cohen
(Captured Tracks / Differt-Ant)
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Après Overgrown Path (2012) et As if Apart (2016), Chris Cohen conclut un cycle avec ce troisième solo marqué par la séparation de ses parents après cinquante-trois ans de vie commune. Centrée sur la figure d’un père absent, lointain, ou taiseux, la pop du songwriter californien n’a jamais été aussi volubile et généreuse, comme libérée, ajoutant saxophones, solos de guitare et ornementations quasi prog’ à sa délicate ligne claire psychédélique. Chaque titre oscille entre douceur et douleur, suavité et mélancolie, tendresse et regrets. On entendra peu d’airs plus purs et de mélodies plus radieuses cette année. Un coup de coeur de notre numéro 214.

 

MICHELLE BLADES – Visitor
(Midnight Special Records)
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Michelle Blades vit la nuit. C’est dans ces moments que l’insatiable artiste mexico-panaméenne de 28 ans peut expérimenter le son, sans relâche, soustraite à tout parasitage. Au cœur de ces nuits, elle a écrit Visitor, un album franc, affirmé, celui d’une geek du son. Son objectif : produire la pop du futur.

 

THE PSYCHOTIC MONKS
 – Private Meaning First
(Vicious Circle)
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Brutal : voilà comment qualifier le deuxième album des Psychotic Monks. Private Meaning First s’avère être un trip chaotique dans un état de folie plus ou moins contrôlée. Aux confins du noise et du post-punk, la musique de ce quartette, faite de guitares écorchées, de batterie furieuse et de claviers déroutants, vous fera tomber dans un état de transe catatonique.

C DUNCAN – 
Health
(Fatcat Records)
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Après le parfait Architect (2015) et l’électronique The Midnight Sun (2016), C Duncan écrit aujourd’hui un troisième remarquable chapitre de son histoire avec Health. Le multi-instrumentiste écossais de trente ans s’éloigne encore un peu plus de la pop de ses débuts pour fournir un amas de superpositions peaufinées à l’extrême. Son meilleur album jusqu’à présent.

MICHEL CLOUP DUO – 
Danser danser danser sur les ruines
(Ici D’ailleurs)
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Album d’anticipation, vision post-apocalyptique (mais une apocalypse joyeuse), d’un monde futur où les révoltés ont enfin basculé du «côté des gagnants», Danser danser danser sur les ruines tente d’imaginer ces lendemains qui chantent (et qui dansent donc), où «vivre ensemble» n’est pas «seulement un slogan».

TY SEGALL & THE FREEDOM BAND – Deforming Lobes
(Drag City / Modulor)
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Qui peut arrêter Ty Segall ? Une année seulement après la sortie du bluffant Freedom’s Goblin, augmentée d’une prolifique tournée mondiale et de quatre autres productions dans l’année (!), le guitariste californien rajoute un imposant chapitre live à sa courte mais riche carrière. Un disque collector. Un de plus.

OHTIS – Curve of Earth
(Full Time Hobby / [PIAS])
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Sam Swinson, leader du trio américain Ohtis, a longtemps lutté contre l’héroïne. De Rehab à Junkie Heaven en passant par Black Blood, son ancienne addiction hante ses chansons. Tout comme son éducation très religieuse. De quoi nourrir un album de country-folk dans la tradition. Ohtis ne s’en prive pas. Un album de détox qui se révèle à la longue addictif.

DON NINO – 
Rhapsody for the Dead Butterflies
(Prohibited Records)

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Nicolas Laureau est de ces musiciens qui savent narguer nos repères avec une remarquable vivacité et une durable compétence. Il confère à ce disque une trame thématique autour de lien rompu entre l’espèce humaine et la nature, et plus encore, une force brute qui donne au genre post-rock une consistance très supérieure aux prétendus étalons du genre.

MATTHEW HERBERT’S BREXIT BIG BAND – The State Between Us
(Accidental Records)
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Si le Brexit était un bon café torréfié, l’album de Matthew Herbert serait un délicieux allongé, au goût puissant de ristretto. Car ce musicien venu de la micro-house a l’élégance de nous épargner la diatribe pour n’en garder qu’un pur produit d’art, entre musique moderne du désastre et jazz apocalyptique. Matthew Herbert verse parfois dans le film score du Brexit, celui d’une fiction cassée, d’une machine à rêves en mal de carburant.

Mais rien ne vous empêche d’écouter aussi les autres sorties du jour :

Troy Von Balthazar – It Ends Like Crazy (Vicious Circle) 
Armel Dupas – Broderies (Stereo Disques)
Unkle – The Road Part II / Lost Highway (Songs For The Def / Modulor)
Edwyn Collins – Badbea (AED Records)
Joni Void – Mise En Abyme (Constellation)
Son Volt – Union (Modulor)
V/A – Nigeria 70: No Wahala: Highlife, Afro​-​Funk & Juju 1973​-​1987 (Strut Records)
Marvin Gaye – You’re The Man (Motown Records)
Fred Pallem & le Sacre du Tympan – L’Odyssée Remix (Train Fantôme)
K Á R Y Y N – The Quanta Series (Mute / Pias)
Wild Classical Music Ensemble – Ca Va Bien Se Passer (Born Bad)
The George Kaplan Conspiracy – Recollected Memories (Alter K)
Marc Delmas – Desert Eyes (Autoproduit)
Fabrizio Cammarata – Lights (800a Records)
Mekons – Deserted (Glitterbeat Records)
Kokomo – Lemon Twins (Les Disques Du Chantier / Modulor)
Jan Roth – Redux Ep (Sinnbus)
Ambeyance – Diva (Les Disques Du Festival Permanent)
Hawksley Workman – Median Age Wasteland (Rupture/Sony)

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