Pour son neuvième album, le Pennsylvanien Alex G abandonne l'autoproduction pour brosser sa drôle de formule pop avec des moyens de studio. Spoiler : il n'y perd absolument rien.
«Combien de chansons dois-je encore écrire avant de tout éteindre ?», se demande Alexander Giannascoli sur Miracles, l’une des dernières (et des plus belles) chansons de l’album. Encore beaucoup, espère-t-on, tant ce prolifique songwriter enchaîne les pépites album après album – c’est son neuvième en treize ans ! God Save the Animals ne dépareillera pas dans la discographie d’Alex G avec, au programme, de magnifiques chansons pop rehaussées par un tas d’expérimentations vocales – d’un timbre chuchoté, crié du fond de la pièce ou pitché vers les aigus. Si ce n’est pas la première fois qu’il tente ce genre de formule, Alex G parvient ici à mêler un peu plus intimement ces drôles de trouvailles vocales et son univers pop à la fois accessible et singulier. Sans doute le résultat d’un bon bol d’air frais, l’Américain ayant profité de la pandémie pour paradoxalement laisser de côté l’autoproduction et sortir de chez lui pour enregistrer dans de vrais studios en dur avec une demi-douzaine d’ingénieurs du son. Cela se ressent sur la production, plus claire qu’à l’accoutumée – le subtil synthé de Early Morning Waiting, les pianos et la guitare délicatement entremêlés de Runner. Et si la production léchée retient notre attention aux premières écoutes, on revient surtout à cet album pour le sens de la formule du natif de Pennsylvanie. Avec leurs titres répétés comme un mantra, After All, Runner, Cross the Sea restent en tête longtemps après avoir appuyé sur le bouton pause.
SORTIE CD, VINYLE, CASSETTE ET NUMÉRIQUE LE 23/09/2022