En 2020, notre rédaction faisait de "grande à la maison" son album de l'année. Pour ceux qui n'aurait jamais pénétré la chaleur de son univers clos sur lui-même, Magic republie la chronique du premier album de cabane, le projet du Belge thomas jean henri.
[Chronique extraite du Magic n°219, daté de janvier-février 2020]
La cabane qu'a patiemment bâtie thomas jean henri ces trois dernières années pourrait rappeler celle, bien réelle, que l'écrivain Henry David Thoreau construisit au bord de l'étang Walden, dans le Massachusetts, au printemps 1845. henri et Henry font de la solitude la condition de leur ouverture sur le monde, de l'exploration intime des sentiments la clef d'une vérité plus large. «J’avais dans ma maison trois chaises : une pour la solitude, deux pour l’amitié, trois pour la société. (...) C'est surprenant la quantité de grands hommes et de grandes femmes que contiendra une petite maison», écrit Thoreau dans Walden. «Si petite soit ma cabane, que grande demeure ma maison», ajoute thomas jean henri, en exergue du clip de take me home pt. 2. Ainsi, sa cabane accueille un nombre impressionnant d'amis : Will Oldham (Bonnie Prince Billy) et Kate Stables (This Is the Kit) au chant, Sean O'Hagan (High Llamas) à la cocomposition et à l'arrangement des cordes, Andy Ramsay (Stereolab) aux programmations et à la prise de son, Caroline Gabard et Sam Genders (Tunng, Diagrams) à la coécriture, les cinq chanteuses du chœur Bostgehio et les violonistes et violoncellistes d'un quatuor à cordes.