Magic l'a découvert à sa sortie, et donc Magic a un peu de retard… Mais impossible de ne pas consacrer album de la semaine le "brat" de Charli xcx. Classique instantané et probablement inusable, le sixième album de la Britannique n'aborde plus l'hyperpop en tête chercheuse mais donne au genre un disque powerhouse, dont chacun des 15 titres pourrait sortir en single.
“I’m famous but not quite”, relève-t-on dans I might say something stupid parmi d’autres déclarations qui soulignent, avec caractère, la complexité d’un statut de popstar unique – mainstream à géométrie variable, pas tout à fait assez pour passer à la radio aux côtés des main girls comme Dua Lipa et Taylor Swift, mais toujours trop populaire pour être qualifiée d’underground par les bien-pensants de l’indie. Anti-pop star, pourrait-on dire, pour une artiste qui a fait de son virage artistique à l’écart des hits radio (I Love It, Boom Clap, vous vous souvenez ?) une force majeure pour la suite de sa carrière, en se plaçant comme l’une des figures de l’hyperpop. Depuis, elle s’autorise une liberté créative des plus disruptives au profit d’une authenticité rare et d’un statut presque culte dans un microcosme virtuel dont elle est la reine incontestée. Alors quand la Britannique annonce son nouvel album brat avec cette pochette minimaliste, deux équipes se forment : l’une y voit un acte de désinvolture un poil trop insolent, l’autre un coup de génie. Le temps, entre autres éléments, a donné raison à la deuxième. Le temps et la musique, fatalement.
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