À l'occasion du concert parisien de Lesneu le 18 mai à L'International, Magic vous offre la chronique de "Ce qui ne vient jamais vraiment", un troisième album tout en douceur et en français.
Cette chronique est issue de notre hebdo n°8, daté du 3 mars 2022.
Après deux (très bons) albums chantés presque exclusivement dans la langue de Shakespeare, hormis une courte ballade au piano intitulée Amoureux de vous dans son dernier en date – Bonheur ou tristesse, sorti en cette effectivement triste année 2020 –, Lesneu s’est peut-être dit qu’il était arrivé au bout. Que, pour conserver l’envie de composer de simplissimes mais magnifiques chansons d’amour déçu dans sa chambre, il devait peut-être se risquer à revenir aux fondamentaux de la langue française. À peine sorti de son écrin d’inspiration pointilliste, orné de fleurs qu’on aurait envie de délicatement cueillir avant de les offrir à son ou sa dulcinée un matin de Saint-Valentin, Ce qui ne vient jamais vraiment commence déjà à nous séduire. On tombera sous le charme de ces guitares couleur clair de lune au-dessus des monts d’Arrée – le diptyque Entre toi et moi / Entre moi et toi. Pendant ce temps, des nappes du preset organ-2 du Yamaha PS-20, arme fétiche de Victor Gobbé depuis le maxi Lovin’, s’amusent à nous piquer le cœur comme la flèche d’un Cupidon à chapeau bigouden – La raison, Encore une fois. Une nouvelle réussite pour le Brestois, une pop de hunvre – «rêve», en breton – qui, sans révolutionner le genre, accompagnera à merveille vos prochains slows de célibataire endurci.
SORTIE CD, VINYLE ET NUMÉRIQUE LE 04/03/2022