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I Got Heaven
Mannequin Pussy
Epitaph

Chronique : Mannequin Pussy, ça va mieux en le criant

Exceptionnellement, Magic retourne en mars pour aller chercher un grand disque séduisant dans ses combats et ses colères. "I Got Heaven" des Pennsylvaniens Mannequin Pussy est l'album de la semaine désynchronisé du 21 juin 2024.

Édito

Ça doit vous le faire vous aussi, de temps en temps. Vous vous emballez chez le disquaire ou chez le libraire. Vous ramenez chez vous un peu trop de merveilles et voici que celles-ci s’entassent sur un meuble, sous cellophane, en attendant que vienne le temps de les consulter. À la rédaction, on prend le temps de tout écouter, mais la nécessité de faire des choix fait que s’entassent, toutes les semaines, quelques disques «fantômes» non traités dans nos colonnes – même si aucun autre média ne couvre autant d’albums. Les plus fidèles de nos lecteurs connaissent notre désormais traditionnel dernier hebdo tous les mois de décembre : les disques à rattraper d'urgence avant la nouvelle année. Le rythme des sorties du printemps fut tel que paraît ici du chapeau, au beau milieu du mois de juin, un nouveau numéro spécial de ce type – et on peut parier que ce n'est pas le dernier. Onze disques cette fois, d’où émergent un gros coup de projecteur sur le phénomène Mannequin Pussy et trois déceptions sincères (quoique d’ampleur variable) sur Gérard Manset, Richard Hawley et Idaho. Oui, on sait, il en manque encore. On va rattraper tout ça.

Cédric Rouquette

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Chronique

«Dans le passé, on a surtout écrit de très agressives et très courtes chansons punk, et il y a finalement assez peu de gens qui apprécient le son d’une femme qui leur gueule dessus pendant l’entièreté d’un album.» Il faudra donc faire passer le mémo de Marisa Dabice à OK? OK! OK? OK!, titre de loin le plus colérique et le plus explosif d’I Got Heaven. Explosif, le quatrième album de Mannequin Pussy l’est aussi, du moins pour la carrière du groupe, qui semble avoir pris une trajectoire ascendante qui paraît bien difficile à stopper. Digne héritier du mouvement Riot grrrl depuis sa formation à Philadelphie en 2010, Mannequin Pussy nous a appris à prendre notre mal en Patience depuis la sortie de l’album du même nom en 2019. Cinq années de silence – ou presque, l’EP Perfect, paru en 2021, nous fait un petit coucou – qui auront vu Maxine Steen, amie de longue date de Dabice, prendre la place d’Athanasios Paul, membre fondateur du groupe, à la gratte. C’est sans doute à ça que l’on doit le changement d’humeur de Mannequin Pussy, qui laisse un peu, cette fois, la fureur punk au placard, lui préférant des sonorités que l’on pourrait qualifier de plus «engageantes», comme l’a fait Stereogum, ou plus inclusives.

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