Rencontre avec Cécile Schott qui nous fait parvenir, avec son huitième album "Le Jour et la nuit du réel", une œuvre au langage 100 % synthétique. Mais admirablement humain.
Avec Le Jour et la nuit du réel, Cécile Schott, alias Colleen, présente un double album instrumental conçu avec un set-up minimal d’instruments analogiques, mais aux possibilités proprement infinies. Colleen s’est plongée pendant quatorze mois dans la synthèse sonore, soit l’art de créer des sons en sculptant les ondes (en les filtrant, en les modulant) pour finalement aboutir à sept pièces où la richesse et la diversité mélodique, harmonique, texturale, s’accordent magiquement à l’expression des émotions, à la sensibilité étrangement palpable de la musicienne. Chaque mouvement d'une suite utilise la même série de notes, mais avec une synthèse chaque fois différente, qui offre un regard différent sur une mélodie, l’habille de nouveaux habits, ou dévoile ce qu’elle cachait. Il y a un peu de nuit dans le jour, un peu de jour dans la nuit, et la réalité change selon la lumière, le moment, le regard, l’écoute. Depuis Barcelone, Colleen nous raconte au téléphone, visiblement heureuse de cet album, le processus qui a mené à la création de ces nouveaux paysages sonores, toujours mouvants et émouvants.