COURTNEY BARNETT – Tell Me How You Really Feel (Milk! Records)
Tell Me How You Really Feel de l’Australienne Courtney Barnett aurait pu être enregistré par une jeune New-Yorkaise, Londonienne ou Torontoise qu’on ne verrait pas forcément la différence au premier abord. C’est, paradoxalement, la grande force de ce disque intime, coup de coeur de notre dernier numéro, et la marque de son universalité de sentiments.
STEPHEN MALKMUS & THE JICKS – Sparkle Hard (Domino Records)
La désormais imposante discographie de Stephen Malkmus & The Jicks n’a pas à rougir devant celle de ses glorieux aînés. Sparkle Hard, comme les six albums précédents, renferme une poignée de chansons inoubliables comme la ballade Solid Silk, logiquement habillée de cordes douces et classes comme la soie.
TT – Lovelaws (LoveLeaks)
Tout est dans le titre. Le romantisme sans le mièvre. Voilà ce que la guitariste et chanteuse de Warpaint Theresa Wayman propose pour sa première échappée solo sous le nom de TT. Un magnifique écrin dans lequel elle s’épanche et partage des sentiments souvent plus beaux que touchants. En dix pistes, la chanteuse, mère et amoureuse, dévoile un univers intimiste tantôt étrange, tantôt sexy, tissé du vécu de ses trois identités.
FRANÇOISE FABIAN – Françoise Fabian (LaBréa Music)
Françoise Fabian, grande actrice française qu’on ne présente plus, s’était déjà essayée à la chanson dans les années 1960, mais il aura fallu attendre ses 84 printemps pour qu’elle nous livre enfin son premier album. Dirigé par Alex Beaupain, celui-ci a convié de bien belles plumes (Dominique A, Vincent Delerm, Nicolas Ker) pour livrer, sur-mesure, un écrin parfait à celle qui nous avait bouleversés dans Ma nuit chez Maud.
JOHN MAUS – Addendum (Domino)
Addendum : se dit d’une chose que l’on a ajoutée a posteriori. Extrait des sessions d’enregistrement de Screen Memories, son excellent album sorti en 2017 (coup de coeur Magic), Addendum n’a pourtant rien d’une pièce rajoutée. John Maus livre une partition spontanée, plus sauvage que jamais. Le compositeur originaire d’Austin continue dans ce qu’il sait faire de mieux : une pop froide, industrielle et limite christique.
RYLEY WALKER – Deafman Glance (Dead Oceans)
En 2015, l’Américain poussait le vice jusqu’à singer l’artwork de Van Morrison sur la pochette de Primrose Green. Celle de Deafman Glance, magnifique, est nettement plus abstraite. Et personnelle, à l’image de la musique qu’elle renferme : une folk qui lorgne désormais vers le post-rock, spécialité locale de Chicago, ville ayant ouvertement inspiré Walker.